mercredi 20 août 2008

Clin d'oeil à Patxi

En réponse à Patxi:
http://amlatineterecuerdo.blogspot.com/2008/08/la-onu-par-quino.html
qui dans cet article publie une planche de l'humoriste Quino sur l'ONU, et qui m'a immédiatement fait penser à ce poème présent dans un disque de Bolivia Manta.

La Gran Marcha
(Bolivia Manta / Ñanda Mañachi)

Los señores discuten sobre nuestra suerte
Los antropólogos nos buscan las muelas del abuelo
Los sociólogos fotografian nuestras chozas
Los economistas nos suman las carencias
Los políticos formulan planes redentores
Y todos multiplican el pan en el papel
Y nos recitan los derechos humanos

Mas Juan sigue sin tierra
Pedro se pone la última camisa
Antonio cumple cien años sin zapatos
Manuel deja sus manos en la fábrica
Luis, sus pulmones en la mina
Julián no sabe escribir « Julián »
Alfonso dice “mierda” y le fusilan

Sí señores, sabemos de la Alianza para el Progreso
No ignoramos por cierto de la OEA ni de la ONU
O de la integración del hemisferio
En fin, pero los rótulos y las siglas no alimentan
Y esta sopa bilingüe ni siquiera sirve para el engorde de los cerdos
Y en caso ha de servir, de qué nos sirve,
Cuando las Santa Iglesia que lava con champán los pies del Nazareno
Sabe que somos pecadores inferiores al puerco ?




La Grande Marche

Les messieurs débattent sur notre sort
Les anthropologues cherchent les dents de nos vieux
Les sociologues photographient nos huttes
Les économistes additionnent nos carences
Les politiques formulent des plans rédempteurs
Et tous multiplient le pain sur le papier
Et nous récitent les Droits de l’Homme

Mais Juan est toujours sans terre
Pedro use sa dernière chemise
Antonio fête ses cent ans sans chaussures
Manuel laisse ses mains à l’usine
Luis, ses poumons dans la mine
Julian ne sait pas écrire « Julian »
Alfonso dit « merde » et on le fusille

Oui messieurs nous connaissons l’Alliance pour le Progrès
Nous n’ignorons pas bien sûr l’OEA ni l’ONU
Ou l’intégration de l’hémisphère
Bref, mais les slogans et les sigles n’alimentent pas
Et cette soupe bilingue ne sert même pas à gaver les cochons
Et même si c’était le cas, à quoi cela nous sert,
Quand la Sainte Eglise qui lave au champagne les pieds du Nazaréen
Sait que nous sommes des pécheurs inférieurs aux porcs ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah que ce texte fait du bien à lire et qu'il est bon de le ressortir!Je l'avais utilisé en illustration d'un coup de gueule dans mes débuts de blog sur les réformes( en l'occurence de l'Education Nationale!...) que nous sommes nous aussi obligés de subir et qui ne mennent à rien:nos démocraties ne seraient-elles pas en résumé simplement des dictatures de pays riches?
http://aldeaselva.blogspace.fr/525958/ENCORE-UNE/

Emi a dit…

J'avais bien le souvenir, aussi, de l'avoir déjà lu sur un blog, ce texte!... Les grands esprits...