mercredi 4 juin 2008

Le monde maya

Je suis en train de lire un livre très intéressant sur les Mayas d'aujourd'hui, écrit par Rachel et Jean Pierre Cartier et intitulé Les enfants du cosmos (1999) Les auteurs mènent l'enquête sur ce qu'il reste de cette civilisation passée dans les rituels, les traditions et la culture des habitants du Guatemala et du sud du Mexique modernes et tentent de prouver que la culture des Mayas est toujours en vie. La tâche n'est pas très difficile étant donné qu'il existe encore de nombreuses manifestations culturelles de cette grande civilisation dans la plupart des villages où ils se rendent, et qu'on assiste même -à l'époque de la rédaction du livre- à une redécouverte et une réaffirmation de l'identité maya.

Je citerai quelques passages non dénués d'intérêt, et tout d'abord ces paroles d'un chaman maya du Guatemala à propos de la nature et de la manière dont le monde moderne s'éloigne de toute relation avec celle-ci et connaît par conséquent de nombreux maux:

"Aujourd'hui dans votre monde occidental, il y a beaucoup de malades parce que votre société elle-même est malade. Malade de pollution, de stress, d'énervement, de violence... Tout cela apporte la maladie. Les arbres sont les protecteurs naturels de l'homme et vous les coupez sans merci. Le vent est un grand purificateur, le soleil aussi et vous vous isolez dans vos appartements bien clos. On me demande souvent ce qu'il faut faire pour retrouver le bonheur et je réponds: "Revenez à la nature! et, si vous êtes malade, soignez vous par les plantes. N'oubliez jamais que tout ce que vous mangez, que les remèdes que vous prenez ne vous feront du bien que si votre corps en a la mémoire. Or votre corps n'a pas la mémoire de la plupart des produits chimiques qui entrent dans la composition des médicaments dits modernes. Il n'a pas non plus la mémoire des produits chimiques qui sont déversés dans la terre. Par contre, votre corps se souvient des plantes et pourquoi elles lui font du bien." Je ne dis pas qu'il ne faut jamais avoir recours à la médecine occidentale, je ne dis pas non plus qu'il faut systématiquement refuser l'hôpital dans les cas extrêmes. Je dis que, si nous voulons être heureux et en bonne santé, nous devons, avant tout et autant que possible, faire appel à la Nature et protéger notre Terre Mère."

Des paroles sages et mesurées qui devraient faire réfléchir les extrémistes de la non médecine qui pensent que tout se soigne par les plantes. Le message ici est bien clair, il s'agit de notre bonheur, pas d'un remède miracle.

Un autre extrait m'a frappée par le thème qu'il traite étant donné que je n'en avais jamais entendu parler et que le sujet divise la communauté scientifique par ses hypothèses plutôt polémiques. La théorie affirme que les Mayas seraient originaires du Proche Orient, région avec laquelle ils partagent de nombreuses similitudes culturelles. Une origine carthaginoise est plus précisément évoquée dans le livre, et on réaffirme la possibilité que des hommes aient pu traverser l'Atlantique bien avant les espagnols:

"Barry Fell, professeur à Harvard, (...) prouve abondamment que l'Amérique a été visitée par des Européenns ou des Africains dès 5000 avant JC. Il cite des faits troublants: des amphores romaines découvertes au Brésil dans la baie de Guanabara, des pièces de monnaie romaines découvertes dans le Massachusetts, des amphores carthaginoises sur les côtes du Honduras, des caractères puniques en plusieurs lieux des Etats Unis, notamment sur des tombes, des cairns datant de l'âge de bronze, des textes celtiques... D'autres découvertes ont été faites depuis, en particulier des briques trouvées dans la cité maya de Comalco, sur la mer des Caraïbes et sur lesquelles ont été gravées des inscriptions dont l'une signifiait "Jésus protège".

Il y a au moins de quoi être troublé mais la communauté scientifique reste de marbre comme elle est restée de marbre lorsqu'on a découvert des stèles vikings dans le nord est des Etats Unis. Comme s'il ne fallait pas toucher au dogme selon lequel Christophe Colomb a été le premier et l'unique découvreur de l'Amérique. Pourquoi ne pas admettre qu'il aurait pu y avoir bien avant au moins un embryon de relations commerciales entres les deux mondes? Pourquoi refuser d'étudier cette possibilité, alors qu'une faible femme a entrepris de traverser à la rame sur une coque de noix cet océan qu'on considère encore comme infranchissable avant l'arrivée des caravelles."

Je ne suis pas spécialiste pour dire quel crédit il faut attribuer à cette hypothèse, mais ce qui est sûr c'est que l'accepter serait encore insister sur le caractère inhumain de la conquête espagnole en Amérique alors qu'avant eux d'autres auraient réussi à établir des relations commerciales pacifiques avec les peuples indigènes, sans avoir recours ni à l'esclavage ni à l'évangélisation forcée. Et évidemment cela ne serait pas politiquement correct. Il faut dire par ailleurs que dans le monde universitaire les théories un peu trop novatrices et qui sortent des carcans ordinaires ou bien contredisent -même si c'est preuve à l'appui- les thèses de chercheurs reconnus et respectés, sont immédiatement taxées de ridicules, d'hérétiques ou de farfelues, prouvant ainsi le côté archaïque des recherches universitaires en France ou le politiquement correct règne en maître. Mais ça c'est une autre histoire...

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne sais pas si les Mayas sont des Palestiniens ! mais il certains que les peuples de l'Antiquité ont beaucoup voyagé et qu'il existe de liens importants entre plusieurs civilisations, que l'on pourrait penser trop distante. Ainsi on sait que plusieurs siècles avant Jésus, les habitants de la Méditerranée orientale allaient chercher du fer dans les îles britanniques ; la Mésopotamie antique a eu des contacts solides avec les cités de la vallée de l'Indus. Les historiens sont à présents d'accord pour affirmer que les Vikings de Leif Ericson, le fils d'Eric le Rouge, ont débarqué dans le Nord de l'Amérique (le Vinland : en fait les côtes de Terre Neuve et du Labrador canadien), après avoir colonisé les terres vertes à l'époque du Groenland (le Green land!). Quant à savoir si des hommes de ces périodes ont franchit les "colonnes d'Hercule" c'est-à-dire le détroit de Gibraltar, c'est tout à fait possible.

Anonyme a dit…

Et oui, il y aura toujours deux types de patients: ceux qui disent "Guérissez-moi" et ceux qui disent:"Expliquez-moi", donc deux types de médecines, donc deux types de medecins.

M a dit…

ne autre hypothèse :

Les Indiens d’Amérique descendants des Turcs ?

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=36688

A Aldeaselva

Et puis tu as ceux qui disent "expliquez-moi", qui se sont toujours soignés à dose homéopathique, essayé de manger sainement, bio et tutti quanti, et qui, le jour où on leur annonce ce qu'ils auraient préféré ne pas savoir dirent "guérissez-moi" pour mille raisons dont la première est : mais je veux vivre ! et qui ensuite se résignent, mais ne renoncent pas...

Anonyme a dit…

A Michele: c'est pour cela que le rapport de non subordination en médecine est indispensable. L'équilibre de l'équité dans le dialogue entre le patient et son praticien est indispensable.
Cet équilibre passe par la connaissance transmise.
La transmission se fait par le dialogue.
Et il faut admettre que le dialogue entre le patient et le praticien est l'arme ultime contre l'incurable.
Il doit donc être soigneusement préservé.
Car au delà, ce qui arrive ne nous appartient plus.

Anonyme a dit…

Salut a toi Emi.
Ici Patxi, le Cousin d'amerique...
Merci pour ce post.
Et les autres.
Faut que je revienne plus souvent dans ta taverne.On y est bien.
UN abrazo
Patxi