lundi 5 mai 2008

Démocratie? Liberté? Impartialité?

Trois mots abondamment utilisés par le Comité pro Santa Cruz, des valeurs qu'ils revendiquent comme leurs. Et une idée erronnée amplement relayée par la presse (photos et titres vite relevés à l'instant dans le journal Los Tiempos de Cochabamba, que nous avons connu moins orienté...)
"Yapacaní sin referéndum, sitiaron colegios y quemaron ánforas"
("Yapacani sans référundum, on a encerclé les collèges et brûlé des urnes")


"Ardieron las urnas en San Julián"
("Les urnes ont brûlé à San Julian")
Il va sans dire que ces photos ont toutes des légendes disant que les sauvages qui ont brûlé les urnes et provoqué des incidents dans le pays sont les partisans du gouvernement et les affiliés au MAS, le parti de Evo Morales.
Autres titres, tout aussi révélateurs du parti pris choisi par la presse:
"Cruceños acuden a las urnas pese a violencia"
("Les Cruceños se rendent aux bureaux de vote, malgré la violence")

"El Sí al estatuto logró el 85,4%, según proyección en boca de urna"
("Le Oui à l'autonomie atteint 85,4% des voix, selon les estimations")

"Observadores elogian el referéndum cruceño"
("Les observateurs félicitent le référendum cruceño")

Entre parenthèses, mais qui sont donc ces "observateurs" qui trouvent le moyen de se féliciter du bon déroulement d'un vote illégal et anti-démocratique où encore une fois, comme au bon vieux temps des dictatures, le bourrage des urnes a été de mise et au cours duquel les journalistes non accrédités par le Comité Santa Cruz n'ont pas été autorisés à se rendre dans les points de vote?
Et en couverture, loin de ces résultats truqués, la une titre:
"Santa Cruz golpea a Evo, ese no lo admite"
("Santa Cruz atteint durement Evo, celui ci ne l'admet pas")

Avec en prime une magnifique photo illustrant le soit disant résultat du vote.

Cependant en comptant le nombre d'abstentions et le nombre de votes "non", l'opposition au référendum s'élève à plus de 5O%. Bourrage des urnes, abstention, manipulation des médias, complaisance des observateurs internationaux... Démocratie disiez vous? Liberté disiez vous? Impartialité?
Mais oui, bien sûr, et moi je suis Charlemagne...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La manipulation médiatique a atteint son sommet, non seulement en Bolivie et notamment dans sa partie orientale, mais également les médias internationaux de tous poils qui taisent cette forfaiture qui crève les yeux.

À l'heure où l'information traverse la terre en une fraction de seconde, nos journaux, radios, télévisions restent muets.

C'est pour cela que l'on doit se poser des questions lorsque ces médias-là nous pilonnent avec frénésie et sans contrepartie leurs reportages sur certains pays...