Depuis le temps qu'on en parlait ça y est, c'est fait, c'est déjà fini. Le premier festival du charango à Paris à l'UNESCO c'était hier et on s'en souviendra longtemps. Tout à commencé par une inauguration officielle avec un discours de l'ambassadrice de Bolivie en France, madame Luzmila Carpio qui a insisté sur la paternité du charango mais aussi sur le fait que cet instrument n'a pas de frontières, une manière de rendre hommage à tous les artistes qui continuent d'en faire la promotion à travers le monde. Puis c'est le délégué bolivien aupès de l'UNESCO qui a pris la parole avec une très belle intervention qui de manière très poétique a également défendu la culture de son pays. Finalement, le président de la Société Bolivienne du Charango, Alferdo Coca, nous a fait part de son combat pour la sauvegarde de son patrimoine musical.
Et c'est alors qu'a commencé le spectacle, deux heures au cours desquelles le charango a été mis magnifiquement en valeur par les artistes qui se sont succédés sur scène. Ce fut d'abord Luzmila Carpio, à la voix toujours troublante. Une grande femme qui dégage une énorme émotion ne serait-ce que par sa présence. Julio Arguedas, deuxième intervenant, l'un des fondateurs du célèbre groupe Bolivia Manta, accompagné du très bon guitariste équatorien William Farinango, avec des morceaux auxquels il a su comme à son habitude transmettre toute sa personnalité. José Mendoza qui a revisité avec talent le répertoire de Alfredo Dominguez. Basilio Huarachi est venue ensuite donner d'autres couleurs au charango. Federico Tarazona, virtuose péruvien, nous a fait valser avec précision et application. Antonio Pérez a quant à lui apporté sur la scène de l'UNESCO un aperçu de sa musique fusion, fruit du mariage de l'instrument traditionnel avec ses inspirations plus modernes mais toujours justes. Petit détour par la musique de Potosi avec Florindo Alvis qui a été le premier à faire danser et chanter le public, preuve que la convivialité n'a pas de frontières. Enfin, le maestro, le maître du charango, Alfredo Coca, a fait vibré et vivre son instrument frère avec des mélodies qui ont inondé la salle par leur profondeur et toute la tendresse qu'elle contenaient. Alfredo Coca, artiste virtuose mais qui donne chaque fois qu'il joue toute son énergie et tout son être à la musique et à ses spectateurs. Son seul et grand regret ce soir: "Que la salle soit en réalité remplie à 80 pour cent de français. Je sui déçu que si peu de boliviens soient venus à cet événement qui défendait pourtant notre culture. Il est triste que la communauté bolivienne à Paris se sente aussi peu concernée par leur patrimoine qu'il est cependant impératif de défendre et de protéger avec conviction et par l'union de tous."
Malgré tout tous les musiciens sont ressortis enchantés de leur soirée, qui s'est terminée sur scène par un tinku en règle, commun, chacun donnant de la voix et du charango avec un immense respect pour l'autre, toujours dans le souci de le mettre en valeur. En guise de conclusion plus personnelle, j'appuierai les paroles de Alfredo Coca en criant haut et fort que la culture bolivienne est magnifique, que les boliviens la protègent donc avec sincérité en oubliant leurs divisions, car c'est une richesse inestimable. Rijch'ariy hermanos!
Pour ceux qui sont dans la région de Dijon, un spectacle du même type, avec en partie les mêmes artistes et surtout Alfredo Coca aura lieu vendredi 18 avril à 20h30 à l'Hôtel Maleteste. Réservations au: 03 80 30 47 11)
1 commentaire:
Bonjour! Je peux dire que voir tant de talents en une soirée, ce n'est pas donné à tout le monde. Merci à tous ces artistes pour ce privilège..
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