lundi 18 février 2008

Des signes sur le chemin

Atahualpa Yupanqui l'a très bien chanté et c'est pour cela que je vous le fais partager aujourd'hui, le fait que sur notre chemin parfois on se reconnaisse des frères, un frère, parce qu'il a le regard éperdu vers le même ailleurs, parce qu'il se nourrit des mêmes musiques, des mêmes souvenirs, des mêmes rêves. Voici le texte et la traduction de la chanson qui personnellement m'évoque des soirées de khantus telluriques et de tarkeadas vibrantes d'amitié, de chants partagés, et tellement plus aussi...


Los hermanos
Atahualpa Yupanqui

Yo tengo tantos hermanos,
que no los puedo contar,
en el valle, la montaña,
en la pampa y en el mar.

Cada cual con sus trabajos,
con sus sueños cada cual,
con la esperanza delante,
con los recuerdos, detrás.

Yo tengo tantos hermanos,
que no los puedo contar.

Gente de mano caliente
por eso de la amistad,
con un rezo pa’ rezarlo,
con un llanto pa’ llorar.

Con un horizonte abierto,
que siempre está más allá,
y esa fuerza pa’ buscarlo
con tesón y voluntad.


Cuando parece más cerca
es cuando se aleja más.
Yo tengo tantos hermanos,
que no los puedo contar.

Y así seguimos andando
curtidos de soledad,
nos perdemos por el mundo,
nos volvemos a encontrar.

Y así nos reconocemos
por el lejano mirar,
por las coplas que mordemos,
semillas de inmensidad.

Y así seguimos andando
curtidos de soledad,
y en nosotros nuestros muertos
pa’ que naide quede atrás.


Yo tengo tantos hermanos,
que no los puedo contar,
y una novia muy hermosa
que se llama libertad.


Les frères

J’ai tant de frères,
Que je ne peux les compter,
Dans la vallée, la montagne,
Sur la plaine et sur les mers.

Chacun avec ses peines,
Avec ses rêves chacun,
Avec l’espoir devant,
Avec derrière les souvenirs.

J’ai tant de frères,
Que je ne peux les compter.

Des mains chaleureuses,
De leur amitié,
Avec une prière pour prier,
Et une complainte pour pleurer.

Avec un horizon ouvert,
Qui toujours est plus loin,
Et cette force pour le chercher
Avec obstination et volonté.

Quand il semble au plus près
C’est alors qu’il s’éloigne le plus.
J’ai tant de frères,
Que je ne peux les compter.

Et ainsi nous allons toujours
Marqués de solitude,
Nous nous perdons par le monde,
Nous nous retrouvons toujours.

Et ainsi nous nous reconnaissons
Le même regard lointain,
Et les refrains que nous mordons,
Semences d’immensité.

Et ainsi nous allons toujours,
Marqués de solitude,
Et en nous nous portons nos morts
Pour que personne ne reste en arrière.

J’ai tant de frères,
Que je ne peux les compter,
Et une fiancée très belle
Qui s’appelle liberté.



(Photo: Luis CHUGAR)
(Si quelqu'un se reconnaît dans mes propos, ce n'est peut-être pas fortuit...)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Atahualpa Yupanqui avait vraiment le chic pour instituer ce balancement à deux temps dans ses poésies. Tant sur la forme que sur le fond, ne cherchait-il à exprimer cette oscillation rythmée du dualisme permanent qui caractérise nos sentiments?