Décidément cette histoire n'en finit pas. Les habitants de Sucre ne se sont pas arrêtés à la grève râtée du 28 août et ont continué les mobilisations. L'enjeu? Toujours le même: faire que le thème de la capitale soit inclu dans les débats de l'Assemblée chargée de rédiger la nouvelle constitution. Je vous rappelle que Sucre est la capitale constitutionnelle mais qu'elle voudrait être capitale à part entière au détriment de La Paz. Evidemment, ceux qui se mobilisent ne représentent qu'une minorité de la population: c'est en fait l'oligarchie locale, les mêmes qui demandent l'autonomie des régions. Cette fois, hier, ce sont les étudiants -los "jailas" comme on dit là-bas, on emploierait chez nous le terme péjoratif de "bourges"- qui se sont échauffés: on ne laisse pas se rouvrir les débats de la Constitution tant que le sujet de la Capitale n'y est pas inclu. Les événements se sont donc précipités dans la bonne ville de Sucre et les policiers ont dû employer les gaz lacrimogènes pour disperser les énervés. Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui tout dialogue est rompu. Lundi 3 septembre, les responsables de chaque région, et parmi eux les Comités Civicos -donc les groupes de pressions plutôt orientés droite- étaient conviés à une grande réunion à Cochabamba de manière à entamer des discussions. Mais les représentants de Sucre ne sont pas venus. Alors aujourd'hui La Paz ne veut plus venir négocier à Sucre sur le sujet de la Capitale. Tout dialogue est donc interrompu et on peut craindre que les choses ne s'agravent si les Sucrenses ne retrouvent pas la raison. Car certains ont bien compris que ces mobilisations ne visaient en fait qu'à décridibiliser le gouvernement de Evo Morales et à l'empêcher de faire son travail. Parmi ceux là, les paysans de la région ont décidé de monter à la capitale pour protéger l'Assemblée et défendre leur président. Et puis si La Paz se mobilise, c'est tout le pays qui risque d'être bloqué... Nous attendons la suite des événements et les suivons avec beaucoup d'attention.
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