Aujourd'hui en Bolivie on inaugure le Système National de Radios des Peuples Indigènes, qui a comme objectif de donner l'opportunité aux indigènes de divers secteurs de la société civile de s'exprimer à travers une tribune ouverte. Ce réseau a été souhaité par le président Evo Morales depuis son arrivée au pouvoir... mais c'est le Venezuela de Chavez -quel heureux hasard...- qui en a financé la construction. Ce sont en tout 30 radios qui ont été installées depuis l'année dernière dans différentes régions du pays, la première ayant été celle de Orinoca, Oruro.
On peut se permettre de placer quelques espoirs dans ces radios quand jusqu'ici nous n'avons connu que des médias plus ou moins "orientés". Quelques exemples: la plupart des chaînes de télévision en Bolivie sont la propriété d'entreprises privées, la plupart de la région de Santa Cruz, et elles diffusent des informations qui, lorsqu'elles ne sont pas en total décalage avec la réalité, n'ont pas grand chose à voir avec ce que vivent les Boliviens au quotidien. En ce qui concerne la presse, le panorama n'est pas beaucoup plus glorieux. En effet, pour citer un exemple qui certes n'a rien de récent mais qui n'en est pas moins parlant, lors de la grève de la faim des femmes de mineurs en décembre 1977, la plupart des journaux -La Patria, La Razon, El Diario- se faisaient les porte parole du discours officiel et pratiquaient plus la désinformation que la véritable information. Les choses n'ont étrangement pas beaucoup changé aujourd'hui... En revanche, le seul journal qui a relaté les faits dans le détail et avec beaucoup plus d'objectivité a été Los Tiempos de Cochabamba, quotidien qui reste aujourd'hui plus juste dans ses appréciations. Quant aux radios, la principale d'entre elles, Radio Panamericana, n'est guère impartiale, mais on s'en contente.
Alors dans cette situation, il était plus qu'urgent de trouver un espace pour que s'expriment d'autres voix que celles que l'on a toujours eu l'habitude d'entendre, celles des indigènes avec tout ce que cela sous entend de réalité quotidienne et de points de vue. Même s'il est vrai qu'en France les médias ne sont pas non plus dénués d'"orientations", on espère que le réseau des radios Indigènes en Bolivie va permettre de rééquilibrer quelque peu le "temps de parole" -puisque ce mot est d'actualité!-.
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