vendredi 29 septembre 2017

Mon top 10 des livres qui te font voyager...et réfléchir sur le voyage

La rubrique "livres" du blog étant très très très très fournie, voici une sélection de 10 livres ou auteurs qui te feront voyager, immobile dans ton canapé, mais mobile dans ta tête et dans tes rêves, et qui par la même occasion te feront réfléchir sur le sens du voyage ainsi que sur la manière dont tu le racontes, toi, modeste bloggeur... Prêt ? On y va ?

Bernard Ollivier, La longue marche
La route de la soie s'ouvre à vous, sans aucun obstacle, telle que Bernard Ollivier décide de la parcourir à 61 ans. Remise en question de toute son existence, départ géographique après le départ de sa femme, besoin de réapprendre à marcher sans elle. Plus qu'un projet de voyage, une interrogation existentielle qui le conduit jusqu'à X'ian. Anatolie, Iran, Ouzbékistan, Chine, les paysages défilent et ce que l'on croyait être un récit de marche solitaire se transforme en un collier dont les perles sont les multiples rencontres faites sur le chemin. Courage. Humilité. Et cette citation chère à mon cœur et qui définit parfaitement ma vision du voyage et du monde en général. Les gens avant tout, pas forcément très loin de soi, et s'intéresser à eux, à leur histoire, à ce qu'ils ont à nous dire et à nous apprendre :
"Assez de voir des civilisations en boîte et de la culture sous serre. Mon musée à moi, ce sont les chemins, les hommes qui les empruntent, les places de village,et une soupe, attablé avec des inconnus". 
Bernard Giraudeau
L'oeuvre de l'artiste en général. Depuis ses documentaires et sa voix envoûtante et déjà exotique, jusqu'à ses livres, invitations au voyage. Mais pas au voyage touristique, prévisible. Non. Au voyage cru, rude parfois, piquant, aux récits des hommes revêches, des marins sans port et des femmes au passé incertain, mi déesses mi putains. Si la mélancolie poétique vous tente, si un aller sans retour dans les bas fonds des cités portuaires ne vous effraie pas, Bernard Giraudeau, avec sa prose sans égal, sera le guide qu'il vous faut dans les méandres du monde. 

Tintin
Même adulte, la lecture des aventures du jeune journaliste belge nous procure encore des frissons, de l'émotion et de la joie. Indémodable, Tintin se lit à tous les âges et à toutes les époques. C'est Le Temple du Soleil qui m'a fait découvrir le Pérou et m'a donné l'envie irrésistible d'aller voir les Andes en vrai. Ce sont ses incroyables enquêtes qui m'ont tenue en haleine durant toute mon enfance et mon adolescence qui m'ont donné la curiosité d'aller découvrir le monde. 

Isabelle Autissier, L'amant de Patagonie
Un magnifique roman après la lecture duquel on n'a qu'une seule envie : filer tout droit en Patagonie. Là, dans le grand sud, redécouvrir autrement ces terres hostiles et reprendre contact avec ces peuples massacrés puis oubliés. Isabelle Autissier retrace dans son roman l'histoire de la rencontre ratée entre les colons européens et les autochtones, cette immense méprise qui nous a fait prendre, nous, les blancs, les indigènes pour des sauvages. Or, sauvages, nous l'étions complètement et nous le sommes restés, sans aucun état d'âme, jusqu'à l'assassinat du dernier Ona, du dernier Alakaluf. Laissez-vous emporter dans les paysages sublimes de la Patagonie, à la suite d'un auteur qui nous livre ici un hymne à cette terre et aux gens qui l'ont un jour peuplée. 

Paul Théroux, Patagonie Express
Le titre nous ramène au livre précédent, pourtant tous les deux n'ont rien à voir. Le livre de Théroux est un éloge au voyage pour le voyage, qu'importe le but pourvu que les routes soient belles. Un matin, il s'éclipse. Il prend le métro de Boston comme des milliers de gens qui vont travailler, à cette différence près : lui ne se rend pas au bureau mais... en Patagonie. De train en train, Théroux traverse l'Amérique du Nord au Sud, passe toutes les frontières et décrit ce qu'il voit, sans autre volonté que celle de raconter et d'avancer. Pas d'idéalisation touristique. Pas de visites. Pas de musées. Juste le train et les populations locales qu'il croise dans leur élément naturel et sur lesquelles il ne porte pas de jugement. Un anti tour du mondiste, anti routard, anti instagramer et ça fait du bien ! 

Claudie Gallay, Les déferlantes
Voyage intérieur autant que géographique. La Hague ne semble pas un lieu tellement passionnant pour un voyage littéraire, et pourtant... Le vent, les tempêtes, l'iode, les falaises, le phare, la pluie battante, les oiseaux partout. On se retrouve dans une atmosphère parfaite pour se retirer de l'agitation du monde. Le voyage n'est pas forcément une succession de lieux à voir que l'on enchaîne sans les approfondir. Il peut être aussi immobile et favorable à un travail d'introspection. Seule avec ses tourments dans une région au climat tourmenté, la protagoniste nous donne furieusement envie de venir l'accompagne dans ses marches interminables sur la lande battue par les vents...

Jean-Christophe Rufin, Immortelle randonnée
Voyage itinérant mais avant tout séjour incroyable au cœur de la langue française et des mots. Car, pour décrire un itinéraire ou un séjour, on croit souvent que l'alignement de toponymes et de superlatifs suffit. Or, Rufin nous remet à notre place de gribouilleurs de récits pour nous montrer ce que c'est vraiment que l'écriture du voyage. Il est possible que la lecture de ce livre ne vous donne même pas envie de "faire Compostelle", puisqu'on vous l'aura raconté avec tellement de génie qu'il vous semblera impossible de vivre en vrai un tel pèlerinage géographique, religieux et littéraire à la fois !  

Frances Mayes, Sous le soleil de Toscane
Le vaste débat de la résidence secondaire à l'étranger. La Toscane, pour ces Américains en quête de calme et de soleil. Et toutes les péripéties de maçonnerie, peinture et jardinage qui vont de pair avec la rénovation d'une vieille bâtisse dans une région du monde où l'on demeure malgré tout un étranger. Lé récit est tellement vivant et généreux qu'on a envie de venir les aider. Et puis il y a toutes ces saveurs, les tomates gorgées de soleil, l'huile d'olive qui coule comme une fontaine d'or, le sucre des fruits mûrs. Le voyage, en plus d'être un déplacement ou, comme dans ce livre, une installation, est aussi une aventure culinaire. Oui, le voyage se goûte et on en redemande ! 

Lolita Séchan, Les brumes de Sapa
Préparez-vous à chausser votre sac à dos pour suivre Lola dans ses innombrables avions, dans ses allers et retours incessants entre son monde et celui de son amie vietnamienne. Au départ, c'est un voyage intérieur qui a besoin d'aller voir ailleurs si son Moi y est. Et puis l'égocentrisme s'efface au profit de l'amitié. Alors, l'humain dans ce qu'il a de plus beau et de plus pur peut enfin éclater au grand jour. Oui, on peut s'attacher à des habitants des pays que l'on visite. Non, l'amour comme l'amitié n'ont pas de races, pas de frontières autres que celles que nous nous mettons dans la tête. Pas de descriptions de paysages ici, pas de mise en mots du décor : les dessins parlent d'eux-mêmes et on y plonge agréablement sans pouvoir en détacher nos yeux éblouis par tant de beauté. 

Emilie Beaudet, Bolivia Road Movie
Oui, j'y suis allée de mon petit roman voyageur. Oui, j'avoue, j'ai fait ça. Je ne sais pas ce que ça vaut, c'est à vous de le dire, mais j'avais envie de raconter autrement que par le blog quelque chose de mes voyages en Bolivie, quelque chose qui ferait voir le pays tel qu'il est, autrement que par ses musées et son folklore et qui en même temps me permettrait de glisser là-dedans des personnages qui ressemblent à des gens que j'ai croisés sur ma route et que j'ai trouvés beaux. 

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