samedi 25 février 2017

Les arrivées du Vendée Globe

Depuis des mois, en Vendée, on ne parle QUE du Vendée Globe. Je vous avais expliqué le concept de la course et j'étais même allée pour vous en reportage exclusif au village départ pour vous décrire l'ambiance fiévreuse des jours précédant le grand départ de la 8ème édition. Le 6 novembre 2016, 29 skippers téméraires se sont donc élancés dans l'Océan Atlantique, pour contourner l'Afrique par le sud, traverser l'Océan Indien, et rejoindre l'Atlantique et les Sables d'Olonne après le passage redouté du Cap Horn. De cette troupe d'aventuriers, 18 marins auront terminé la course, les autres ayant dû abandonner après des avaries diverses et variées. La mer n'est pas un long fleuve tranquille. Le 19 janvier 2017, après 74 jours de course (soit 4 de moins que le record précédent), Armel le Cléac'h, l'un des favoris, passe la ligne d'arrivée en tête. Un véritable exploit. Un moment rempli d'émotion que les télés ont diffusé en direct. A lui les lauriers, les conférences de presse et la gloire. 
Seulement, derrière lui, d'autres sont encore loin et se battent toujours avec les éléments. Il y a quelques jours, une maman disait à sa petite fille qu'en réalité, "ils ont tous gagné, ils ont terminé la course, donc peu importe qui est arrivé en premier, ils ont tous gagné". Très juste analyse. Et quand on voit le monde qui s'amasse le long du chenal à chaque arrivée, on comprend que les Sablais ont à cœur de rendre hommage à tous les skippers. Il faut se mêler à la foule pour saisir l'importance de l'événement. C'est ce qu'on a fait. D'abord, nous avons attendu sous la pluie le pompier professionnel espagnol Didac Costa qui avait dû faire demi-tour dès le début de l'épreuve pour effectuer des réparations et qui est malgré tout arrivé à bon port. Le temps était affreux (même pour des vendéens, c'est pour dire), il faisait froid... mais le chenal était bondé. Les sourires en enfilade, les hourras, les ovations bien rodées pour saluer le héros du jour. Quand Didac est passé devant nous, si petit sur son bateau, si grand dans son courage, l'émotion nous a submergés. On a oublié la bruine et le vent pour ne plus voir que ce petit bonhomme éclatant de bonheur sur son Imoca. 




Le lendemain, en plein soleil, on était encore là pour saluer le français Romain Attanasio et le néo-zélandais Conrad Colman, respectivement 15ème et 16ème du Vendée Globe. Je me disais, ce n'est que la répétition de ce qu'on a vu hier, sauf qu'à chaque fois, la magie opère. On le voit qui approche tout au bout du chenal, le bateau, on l'espère, on tend les yeux vers l'horizon. Il approche, le héros, il est juste devant nous, il nous salue, on l'applaudit et c'est encore le tourbillon d'émotions, les larmes qui pointent le bout de leur nez, les tripes qui se serrent. Le type, sur la coque blanche secouée par les vagues pendant 100 jours, le type exultant de bonheur de rentrer au port, il a fait le tour du monde, tout seul, sans escale, sans assistance. On l'admire, on l'aime, ce type. Il est à la fois un inconnu et un ami, parce qu'on a suivi son épopée, qu'on l'a encouragé en silence, qu'on a pointé sa position sur la carte tous les matins, qu'on a assisté, impuissant, aux incidents techniques, au mât qui casse. Quand on le voit, Conrad, avec son mât foutu, mais là et bien là à l'arrivée, on a envie de l'élever au rang de demi-dieu. 





Il reste deux concurrents encore en course : le néelandais Pieter Heerema qui devrait arriver jeudi aux Sables d'Olonne et le français Sébastien Destremau qui pense rentrer aux alentours de la deuxième semaine de mars. Je ne peux que vous encourager à être de ceux qui les accueilleront. Il faut vivre ça au moins une fois dans sa vie ! Quant aux Sablais, on sait que jusqu'au dernier bateau, ils seront là pour dire bravo, bravo et merci pour toutes ces émotions partagées. 

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