vendredi 17 février 2017

Grenade hier et aujourd'hui

En 12 ans, une ville change, forcément. Je retrouve Grenade renouvelée, ses rues modernisées et l'apparition du tramway. Elle s'est refait une beauté. Cependant, je revois aussi la Grenade d'avant, l'Alhambra éternelle qui domine la ville, les odeurs délicieuses de buis et d'oranger dans toute la cité, la présence immuable des gitanes qui vous agrippent le bras pour vous vendre un brin de romarin porte-bonheur, "princesa", "mi reina". Mes pas me conduisent les yeux fermés vers la place Bib Rambla et ses petits déjeuners chocolate con churros, mon QG, et puis vers la plaza Trinidad, la rue Fabrica Vieja où j'habitais. Je croise encore une fois la cour des miracles autour de la sublimissime cathédrale, les marchands du temple de la galeria de artesanias et l'odeur âcre du cuir de chèvre. Finalement, viennent les bords romantiques du Rio Darro, le paseo de los Tristes flanqué de l'Albaycin et les vieux ponts de pierre. Les ruelles si petites qu'elles n'apparaissent sur aucun plan, les murailles musulmanes disséminées ça et là et, tout au là-bas, majestueuse, la Sierra Nevada et ses neiges immaculées. Il faut que je l'aime, Grenade, pour venir passer une journée sous la flotte. Il faut qu'elle m'aime en retour, pour m'offrir en cadeau une après-midi de soleil après toutes ces averses. 




Grenade est une ville dont on a vite fait le tour, parfois étouffante à cause de son urbanisation désordonnée et surchargée, mais c'est une ville que j'aime profondément et où, 12 ans après et sans l'avoir désiré, je me sens encore chez moi. Au passage, entre parenthèses, quelle chance d'avoir non pas un, mais plusieurs chez-soi dans le monde. N'est-ce pas ? Alors, en la quittant, le pincement au cœur que je ressens m'étonne et m'attendrit à la fois. Il y a des endroits sur terre, comme ça, qui nous collent à jamais à la peau et qui forgent notre identité. C'est ainsi. Mektoub. 


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