vendredi 2 septembre 2016

Yves Parlier, Robinson des mers

Yves Parlier, Robinson des mers, 2001.
Il y a quelques articles de ça, je vous parlais du Vendée Globe, LA plus grande course autour du monde à la voile, sans escale, sans assistance et en solitaire. Eh bien vous savez quoi ? Parmi les centaines de livres entassés à l'étage de ma maison, j'ai découvert celui d'Yves Parlier, qui raconte son Vendée Globe 2000-2001.

"Robinson des mers", parce qu'en plein milieu de l'océan, alors qu'il vire en tête et que son bateau court à des vitesses record, promis à une victoire probable, Parlier casse son mât. Et c'est là que commence l'histoire. Il sait que la course est perdue, mais il refuse d'abandonner. Pas question de faire escale, pas question de demander de l'aide. Seul, mettant à profit toutes les connaissances réunies au cours de ses années d'expérience maritime, il répare, recolle, découpe, scie, ajuste. Il dort peu, mange encore moins. Ses mains sont constellées d'ampoules et son corps n'est plus qu'une seule et même douleur. Car Yves Parlier est un survivant. Lorsqu'il prend le départ de la course, il revient de l'enfer. Deux ans de souffrance et d'une pénible et incomplète rééducation après une terrible chute de parapente en montagne. Malgré tout, le marin décide de prendre le départ du Vendée Globe. Courage. Passion. Que dire de plus ? Quelque chose de plus fort que tout le pousse à reprendre la mer, sans cesse, à se dépasser, à tutoyer ses limites. En essayant de protéger sa vie, malgré tout. Parce qu'il y a Isabelle, sa femme, ses enfants, son équipe et qu'il ne faut pas tenter le diable. On l'attend à terre. A terre justement, où il arrive au mois de mars, en 13ème position. Loin derrière le vainqueur, Michel Desjoyaux, mais vainqueur dans le coeur des Français qui ont suivi son épopée. Un récit passionnant, très technique. Les non initiés s'y perdent un peu, malgré le glossaire en fin d'ouvrage. Peu importe, on ne saute aucun passage. On reste suspendu, phrase après phrase, au récit d'Yves Parlier. Et on comprend que, parfois, le vrai héros n'est pas le vainqueur, mais celui qui, devant faire face à des obstacles et des conditions extrêmes, décide malgré tout d'aller de l'avant. Aujourd'hui, Yves Parlier accroche des cerfs-volants à des bateaux pour les faire avancer et battre encore quelques records. On a très envie de le suivre. 

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