dimanche 1 juin 2014

La prof

Enlevez-moi mes meubles, mon frigo, mon téléphone, ma salle de bains... mais laissez-moi Arte ! C'est un cri du coeur ! Et je vais bientôt me reconvertir en critique des téléfilms allemands de la chaîne, c'est dit !
J'ouvre la critique de ce soir en disant qu'il y a en général deux solutions :
- soit on aime le livre et on aime le film

- soit on adore le livre et on trouve que l'adaptation cinématographique est foireuse.
Je vous en propose maintenant une troisième :

- on aime le film, et on voudrait le relire.
Je m'explique. Le téléfilm "La prof" est tellement vrai, tellement prenant, tellement fort, bien ficelé, riche, qu'on aimerait en faire un livre, dans lequel les détails pulluleraient, pour que jamais l'histoire ne se termine. L'histoire de deux jeunes femmes : l'une, Katia, est encore passionnée par le métier qu'elle exerce avec fantaisie et entrain ; l'autre, Andrea, sur le point de donner sa lettre de démission et de quitter ce navire à la dérive. C'est la rentrée, Katia se fait tirer dessus par l'un de ses élèves. Elle est grièvement blessée, dans le coma. Andrea se voit obligée de reprendre la classe de son amie et par là même de faire face aux traumatisme des élèves, au mal être de ses collègues et à sa propre douleur. Tous les jours, Andrea se rend au chevet de Katia pour lui parler, lui raconter ses doutes, ses craintes, ses petites victoires. Qu'est-ce qu'on aimerait que ces conversations soient développées, enrichies ! Parce qu'on sent toute la profondeur des personnages et qu'on voudrait les sonder encore et encore, les entendre se livrer, se dévoiler peu à peu. Combien de centaines de pages serions-nous prêts à lire sur la réalisation du projet de jardin au sein du collège, sur comment Andrea manœuvre ces adolescents sous le choc, de quelle pédagogie elle doit user pour désamorcer les bombes ! 
Evidemment, le film peut se suffire à lui-même. Mais il y a des moments où en veut encore plus tellement c'est bien. La littérature et l'écriture cinématographique sont parfois très proches... C'est que je me dis tous les jours en écrivant ! D'ailleurs, plutôt que critique de téléfilms allemands, pourquoi pas plutôt scénariste ?...

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