lundi 24 février 2014

Amoureuse de la Corrèze

La Corrèze est sans aucun doute l'un des plus beaux départements de France. Ses routes sont reconnaissables entre toutes. C'est à leurs virages à l'inclinaison particulière, à la Vézère qui serpente et nous accompagne et aux villages de pierres que l'on sait qu'on est arrivé. Uzerche, Treignac, Seilhac, Argentat, Meymac, autant de noms qui ne cessent de me faire rêver. Aussi rurale que ses voisins, la Corrèze a quelque chose de plus accueillant, de plus lumineux qui la rend unique. 
Hier, nous étions donc sur l'un de ces larges sentiers plantés de conifères, guettés par le soleil qui lançait par moments ses rayons entre les troncs et par quelques animaux invisibles qui nous observaient dans le sous-bois. Le chevreuil et le sanglier étaient dans les parages... Quelque part sur le plateau de Millevaches, sur cette gigantesque étendue qui n'a rien à envier au Far West, nous sommes délicieusement seuls. On s'attendrait presque à découvrir un crâne de buffle dévoré par les rapaces. Les paysages tout en douceur savent malgré tout nous envoûter de leurs mystères. 


Village perdu au-milieu de nulle part, sur une route interminable, Saint Med les Oussines (en fait l'abréviation de Saint Médard, ne riez donc pas) porte bien son nom qui signifie "terres incultes". Mais tout le monde n'a pas toujours craché dans la soupe. Au temps des gallo-romains, certains s'étaient fait bâtir ici une villa des plus mégalos, terrasses et colonnades, le tout alimenté par un savant système fait de canaux d'irrigation et d'un réservoir d'eau. On pense qu'un pro-consul serait à l'origine de la construction de cet ensemble architectural comprenant également un édifice funéraire. Des bâtiments d'une élégance impressionnante, dont nous avons eu la chance de voir la reconstitution... 
Les choses se passent souvent comme ça, le hasard, les rencontres, les conversations qui se nouent et les confidences qui arrivent en toute modestie, en toute discrétion. Un bon paysan en habit de chasse qui nous dégaine son I-Phone et nous montre les photos du site en 3D, tel que les archéologues l'ont analysé. Ce que les chercheurs ont déduit de leurs observations représente un ensemble architectural de toute beauté, imposant, élégant. Ceux-ci ont eu d'autant plus de mérite de réussir à faire parler ces énormes pierres que beaucoup d'entre elles avaient été dispersées, taillées et volées par les habitants des villages environnants. Notre guide d'un jour, après nous avoir ouvert la caverne d'Ali Baba de l'Histoire, rengaine son téléphone Hi-tech et s'efface entre les arbres, en direction du plateau. Et nous restons là, à absorber l'ambiance du lieu. Grandiose. 

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