vendredi 31 janvier 2014

Châteauneuf sur Cher

Depuis Séville, je ne m'étais pas sentie aussi émue à la vue de tant de beauté en plein ciel. Depuis ma montée à la Giralda, je n'avais pas été aussi impressionnée, éblouie, transportée, par un monument. Je traversais régulièrement Châteauneuf sur Cher, sans jamais m'y arrêter. Avant aujourd'hui. Avant de venir me garer là et de partir à pied, d'abord sur les rives du Cher, puis le long des remparts du château et enfin aller à la rencontre de la basilique Notre Dame des Bons Enfants.


Le ciel est d'un bleu limpide, lumineux, méditerranéen. Plus on s'approche, plus l'édifice est impressionnant, à la fois imposant et d'une légèreté extrême. La blancheur, sans doute. Une montagne, mais pas écrasante, accueillante. On en pousse la porte avec précaution et on entre, sur la pointe des pieds. Dans beaucoup d'églises, de cathédrales, on est paralysé par la froideur, l'austérité. C'est le cas de Notre Dame de Paris, par exemple, qui ne réconforte pas vraiment mais place plutôt le visiteur dans une position d'humilité forcée, de soumission. Au contraire, dans d'autres, comme dans les églises baroques - Saint Louis en L'Ile, ma préférée, et évidemment, les chapelles savoyardes -, on s'assied confortablement, comme dans un salon, un lieu ami, chaleureux, intensément vivant. A Châteauneuf, c'est autre chose. C'est la grandeur d'une cathédrale baignée de clarté, l'élégance auréolée de douceur et qui insuffle dans l'âme du visiteur un bien-être rarement ressenti. 
Alors, je m'assieds. Le regard comblé de beauté, je peux fermer les yeux et entrer en moi, y ressentir la paix. Sans prier. Il n'y a rien de religieux là-dedans. Juste oublier l'extérieur, tout le reste et ne penser à rien. Méditer. Accueillir le silence. Le laisser entrer et agir comme un onguent sur les blessures de l'âme. 




 J'y reviendrai. Evidemment. Comme je reviendrai à Séville. Ni plus, ni moins, voyez-vous ?

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