samedi 5 janvier 2013

Mange, prie, aime

Elizabeth Gilbert, Mange, prie, aime, 2006.
Après avoir vu le film au moins six fois, il fallait bien lire le livre. L'original, celui que l'actrice Julia Roberts a lu en se disant "je veux jouer ce personnage". On pourrait penser que certaines scènes du film aurait été recrées, inventées. Il en va toujours ainsi des adaptations, parce qu'en 1h30, on ne peut pas retranscrire à l'écran l'intégralité d'un livre. Ce qui est original, dans ce cas précis, c'est que les scènes inventées ne sont pas celles que l'on croit. Et il en est même qui, dans la réalité, sont encore plus incroyables que n'aurait pu les rendre la fiction. Cette femme, Elizabeth Gilbert, est un torrent de paroles et d'énergies et, au début du récit, un tissage entier d'angoisses et de doutes dans lesquelles n'importe quelle femme moderne qui tente par tous les moyens de trouver sa version de la liberté peut aisément se reconnaître. Son humour est encore plus décapant que dans le film et sa quête encore plus forte. C'est un livre, très loin d'un récit pour midinettes en mal de prince charmant, qu'on a envie de recommencer dès la quatrième de couverture refermée, pour le lire et le relire en boucle jusqu'à temps qu'à nous aussi nous apparaisse un semblant de vérité  qui puisse nous faire avancer. Evidemment, on n'est pas obligé d'adhérer à sa manière de concevoir les choses, à cette religiosité là. De même que, bien sûr, il faut un sacré compte en banque pour se permettre d'entreprendre une telle année sabbatique entre Rome, l'Inde et Bali avec dans ses valises le simple objectif de se connaître soi-même. Mais, avouons-nous cette évidence : combien de fois avons-nous lu ce genre de récits, qu'on pourrait qualifier d'initiatiques, ce genre d'enseignements sur le papier, sans pour cela le mettre en pratique ? Je commence demain. Et jamais rien. Et, le lendemain, toujours les mêmes bonnes vieilles angoisses assises sur notre canapé. En réalité, ce que Liz Gilbert nous démontre, c'est que, bien sûr, avec de l'argent, tout passe mieux. Mais, chacun à son niveau, il faut accepter de se remettre en question, de changer de point de vue, de renverser toutes les tendances et tous les schémas mentaux qui nous obsèdent et dont on pense qu'ils nous contruisent, et se mettre en chemin, accepter le défi qu'on vient de se lancer. Et, même si l'expérience est douloureuse et déroutante, accepter, un jour, de lâcher prise et d'apprendre, de se mettre en marche. Vous suivez ?

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