Gregorio Leon, L'ultime secret de Frida K., 2012.
Une fois n'est pas coutume, tirons notre chapeau à l'excellente traductrice de ce roman, très difficile à aborder, au style riche, dynamique, direct, imagé. Un vrai travail d'orfèvre, aucune erreur, aucune approximation. Grâce à une précision extrême, la traductrice, nommons-la, Catalina Salazar, réussit, à la fois, à donner un texte dont on oublie qu'il s'agit d'une adaptation, et, d'autre part, à en laisser transpirer la langue d'origine. Un bijou. Bravo!
Et merci, parce que le roman en valait la peine et méritait bien cela. Je l'avoue, je l'avais d'abord pris pour une biographie de la célèbre peintre mexicaine Frida Kahlo. Pas du tout, c'est encore meilleur. C'est un polar, une enquête. Nous sommes à Mexico, dans le labyrinthe à vif, la ville de tous les extrêmes, de toutes les contradictions. Drogues, parrains, mort, religion, superstitions. Cocktail molotov. Une détective espagnole est mandatée pour enquêter sur la disparition d'un tableau inédit de Frida Kahlo, oeuvre qu'elle aurait peinte pour Trotski et qui confirmerait leur liaison. Parallèlement, des stripteaseuses sont sauvagement assassinées et portent toutes une marque étrange: un tatouage de la Santa Muerte, un culte morbide parallèle à la religion catholique et qui se développe dans la ville tentaculaire. Daniela se trouve engloutie dans Mexico, prise en étau entre la mafia et les commissariats, les soutanes et les kalachnikovs, guidée par un journaliste amoureux de Frida Kahlo et écrivain du dimanche.
C'est excellemment écrit, mené à un rythme effréné. Seule petite déception, la clé de l'énigme qui transparaît un peu trop tôt dans le récit et la fin qui se dégonfle comme un soufflet d'accordéon. Comme qui dirait, "en eau de boudin"...
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