mercredi 4 juillet 2012

Spanglish

Deuxième film de l'été, Spanglish, du réalisateur américain  James L. Brooks et avec Adam Sandler, Tea Leoni et Paz Vega entre autres.
Alors c'est l'histoire d'une jeune femme mexicaine que son mari vient de quitter et qui se retrouve seule pour élever sa fille Cristina, de 6 ans. C'est du moins à ce moment-là que Cristina elle-même commence le récit de sa propre vie, sujet qu'elle a choisi pour la dissertation qu'elle doit joindre à sa demande d'inscription à l'université. La mère de Crisitina, Flor, décide de passer la frontière et de tenter sa chance aux Etats-Unis, avec pour seul bagage le désir d'une meilleure vie pour sa fille. Elle se fond d'abord dans la communauté hispano de Los Angeles mais, l'argent manquant, elle finit par se présenter chez une famille de riches anglo-saxons afin d'y prendre une place de femme de ménage, en gros, de bonne à tout faire et tout supporter. Flor ne parle pas un mot d'anglais et elle tombe littéralement sur une famille d'allumés: le père est un chef étoilé totalement laxiste et dépassé par sa femme, une hystérique en déficit cruel d'estime de soi et en perpétuelle recherche de reconnaissance; il y a aussi leur fille de 12 ans, Bernice, petite rondouillarde écrasée par cette fameuse mère à la fois physiquement parfaite et parfaitement dingue et incompétente, ainsi que la grand-mère, tendre alcoolique dont le jeu favori est de dévaloriser sa fille. Flor se retrouve dans ce panier de crabes comme un cheveu sur la soupe. C'est tout le problème de l'incompréhension, tant culturelle que sociale et humaine qui se joue dans le film, et la difficulté de poursuivre la route qu'on a cru se tracer tout en devant faire face aux imprévus de la vie et à l'évolution de ses propres enfants. Tea Leoni dans le rôle de la mère névrosée est juste géniale et on se paye une bonne tranche de franche rigolade sur certaines scènes vraiment loufoques et dignes d'une bonne comédie à l'américaine. Paz Vega est attachante, lumineuse, belle, comme toujours, et touchante en mère célibataire fière de sa culture et déroutée par le fait que sa fille se fonde si bien dans le moule américain. Quand aux deux jeunes filles qui jouent les rôles de Cristina et de Bernie, elles sont géniales.
Alors oui, comme Ana, Spanglish évoque le choc des cultures entre Etats-Unis et Chicanos, mexicains immigrés. J'avais adoré Ana pour cette capacité à rendre une réalité sociale sans tomber dans le documentaire ou le film à message. J'ai également adoré Spanglish, mais plutôt pour le courage de cette mère prête à travailler dur et à se sacrifier pour sa fille, à affronter les regards, les malentendus et parfois le mépris en gardant toujours la tête haute. Et, encore une fois, cet humour irrésistible qui empêche le film de tomber dans le larmoyant ou dans le mélo. Bravo!

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