vendredi 30 décembre 2011

Séville par ses musées

J’ai décidé de sonder l’histoire de Séville en m’enfermant dans quelques musées, réceptacles d’un passé multiple, romain, chrétien, musulman, à nouveau catholique. Vestiges archéologiques, architectures, traditions, tout raconte Séville.
Havre de paix dans la fureur de la ville, le Musée des Beaux-Arts  est une façon de rencontrer l’identité de la ville à travers son art et ses artistes. Le bâtiment est déjà en lui-même un trésor, avec son patio au centre et ses plafonds tous plus époustouflants les uns que les autres. D’un seul coup, le temps s’arrête. Du beau, du sublime, du magnifique, du somptueux, du merveilleux.  Du Moyen Age, expérimentation de la perspective, à la Renaissance. Clairs obscurs de Murillo, on approche la perfection. Ensuite, le baroque puis les XIXème et XX ème siècle, on va de surprise en surprise. Séville par l’art, découverte d’une expression intense.
Au sous-sol de la Plaza de la Encarnacion, sur laquelle s’élèvent d’énormes champignons de métal, on a découvert lors de la construction de l’armature moderne les ruines d’une ancienne villa romaine. Séville-Hispalis. L’antiquarium cohabite parfaitement avec le contemporain, qui l’aurait cru. A l’abri du soleil et de la lumière éblouissante, les grandes mosaïques sont très bien conservées, semblent presque actuelles. Encore une fois le temps nous joue des tours. Dans la fraicheur du monde souterrain jusqu’à il y a peu encore insoupçonné, l’histoire nous happe et nous entraine à l’époque où le Guadalquivir s’appelait encore Betis.
Restons à l’époque antique et rendons nous au musée archéologique, lui aussi construction massive tout à fait digne d’accueillir les statues et colonnes incroyables, gigantesques, imposantes qu’il renferme. Grandeurs antiques. Dans un espace relativement petit –ce n’est pas le Louvre-, les vestiges ne sont pas les petites pièces d’un musée régional auxquelles on s’attendrait. Au contraire, encore une fois Séville nous étonne, ne fait rien à moitié.
Terminons par le Musée d’Arts et Coutumes populaires. Au cœur d’un ancien palais mudejar, élégance, toute la tradition populaire à travers les métiers : la forge, le potier, le doreur, le luthier, le céramiste,  le travail du cuir, la broderie, autant d’anciens métiers qui ont aussi constitué l’histoire de Séville, l’histoire du quotidien, celle d’artisans qui, par leur savoir-faire, ont aussi permis l’extravagance de la grandeur de cette ville. Meubles massifs, broderies hallucinantes. Au centre du musée, la reconstitution d’une maison bourgeoise de drapiers, étouffée de Christs et d’images religieuses.
Séville par ses musées, un voyage dans le passé, dans les racines. Un passé omniprésent, qu’on le veuille ou non.

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