Je suis à Megève, descends les virages de Combloux, le Mont Blanc dans le dos. Sallanches, Cluses, je trace. Je monte à Châtillon, file à Tanninges, viens me perdre à Sixt Fer à Cheval. Dans l'autre sens, je vais tout droit, jusqu'à me baigner les pieds dans le Léman. Si je vais vers l'ouest, je grimpe le Col des Aravis, passe la Giettaz, redescends à la Clusaz, atterris aux Confins. Annecy n'est pas très loin. Si je quitte le Faucigny, je m'enfonce vers la Tarentaise. Je suis les lacets du Col des Saisies, m'arrête à Beaufort ou enchaîne sur le Cormet de Roselend. Mon territoire ne s'arrête pas aux frontières des Etats. Après Chamonix, c'est le Val d'Aoste ou le Valais. Courmayeur, Valsavarenche ou bien Martigny, Bourg Saint Pierre ou encore Sion, Zematt. J'ai réinventé les frontières de mon pays. Cela vous semble peut-être vague, mais je sais exactement où elles se trouvent. Quand j'emprunte les gorges de l'Arly, quand je quitte Albertville pour Chambéry, déjà je ne suis plus chez moi. Mon pays a ses frontières et ses points de repère, ses cols, ses vallées, ses lacs et ses massifs comme des gardiens. Impossible de me perdre, je suis ici chez moi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire