samedi 13 mars 2010

Un nom

Un nom. Un nom d'auteur espagnol. Un nom comme ça, balancé pendant un cours de littérature. Un nom écrit vite fait sur une feuille et donné comme un grand, un des maîtres, l'un de ceux qu'il faut lire. Et puis le temps, d'autres noms, d'autres grands, d'autres lectures. De lui, rien. Jusqu'à ce fameux concours. "Cinco horas con Mario", cette oeuvre étrange entre roman et monologue; une femme qui veille son mari décédé, qui lui dit tout ce qui lui passe par la tête, se confie, lui balance des vérités, délire, regrette, accuse, aime. Oeuvre en apparence décousue, puisque à l'université forcément découpée, torturée, comme dirait Gelman. Le grand défaut des études de littérature, finalement, c'est de nous donner la lecture en horreur. Avec le recul des années, une impression de cohérence, comme on s'éloigne d'un tableau pour ne plus se fixer sur les détails, pour avoir une vue d'ensemble. "Cinco horas con Mario", ma seule rencontre avec Miguel Delibes, finalement pas si manquée que cela. Lui, le grand, le nom sur ma copie d'étudiante, est parti hier.

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