La Paz, c'est d'abord El Alto, ce quartier populaire géant d'1 million d'habitants où aucun édifice n'est terminé et où aucune maison n'est digne de ce nom. El Alto, faubourg mal famé et peu accueillant, antichambre de la ville qui, vue de là-haut, n'est qu'une fourmilière de briques rouges.
Plus on s'en approche, plus on s'enfonce dans l'agglomération grouillante comme dans un chaudron, plus on se rend compte d'une chose: La Paz porte très mal son nom, car de paix, ici, il n'y en a que très peu. Les trufis bondés crachent dans les côtes une fumée noire, les paceños marchent rapidement, la tête baissée vers les pots d'échappement en série de ce traffic sans interruption. Alors, La Paz un jour de grève des transports, c'est comme une incroyable illusion, un arrêt sur images exceptionnellement reposant.
Vivre ici? Impossible! Trop de montées et de descentes, trop de bruit, d'agitation, de voitures, et pas assez de regards accueillants. L'aymara est renfermé et peu loquace, c'est ainsi.
Pourtant, La Paz est au fond séduisante. D'abord par les perspectives qu'elle permet d'envisager: les montagnes, Tiahuanacu, le Lac Titicaca, Copacabana... Des rêves d'enfant que nous avons tous faits. Ensuite parce qu'une journée de balade dans le quartier touristique, la rue Sagarnaga, la Linares, se transforme instantanément en une expédition dans la caverne d'Ali Baba.
La rue Linares
La Paz est faite ainsi, paradoxale et mystérieuse, à la fois laide et intrigante, rude et merveilleuse.
(Photos:emi)
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