jeudi 27 mars 2008

Luis Espinal, Dieu et la liberté


Il y a 28 ans mourait assassiné le père Jésuite Luis Espinal, figure emblématique de la théologie de la Libération en Bolivie. Ce prêtre espagnol (catalan) était arrivé en Bolivie en 1968 et avait fondé en 1976, en plaine dictature de Hugo Banzer, l'Assamblée Permanente des Droits de l'Homme. C'est également lui qui, avec cinq femmes de mineurs dont Domitila de Chungara (dont je vous ai déjà parlé), fut à l'origine de la grève de la faim de décembre 1977, qui prit une ampleur telle qu'elle parvint à faire tomber la Dictature. Durant toute sa vie, tout en diffusant la parole du Christ, "Lucho" s'est entêté à dénoncer les crimes des différentes dictatures boliviennes, les injustices dont souffrait ce peuple qui était devenu le sien, et c'est jusqu'au bout qu'il a vécu et agi dans l'esprit de ce qu'on a appelé en Amérique Latine la Théologie de la Libération -dont je vous parlerai peut-être un jour plus longuement, cette partie de l'Eglise qui ne s'est pas montrée solidaire des dictatures mais plutôt du côté du peuple. Jusqu'à ce que le 22 mars 1980 la dictature de Garcia Meza le prenne, le séquestre, le torture et que les paramilitaires abandonnent son corps dans un faubourg de La Paz. Quatorze balles sur la poitrine dont les impacts dessinèrent une croix, dernière ironie de la sauvagerie fasciste envers ce simple curé qui leur faisait de l'ombre. En Bolivie personne ne l'oublie, avec le même slogan qu'il y a 20 ans: "Lucho vive, la lucha sigue"...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Luis, un bello nombre. Èl me recuerdo el de un rey de Francia, sìmbolo de justicia...

Emi a dit…

La Croisade de Luis Espinal avait des valeurs plus pacifistes...

Enrique a dit…

Bonjour! La liste de prêtres assassinés en amerique latine est longue.
Les dictatures des années 60, 70, 80 ont pu agir en toute impunité.
En Argentine, c'est le prêtre Carlos Mujica qui a été assassiné en 1974. Il faisait parti du mouvement des prêtres du tiers monde. Son assassin a été démasqué et c'est la semaine derniere qu'il a été extradé d'Espagne vers l'Argentine.
Pendant l'atroce dictature argentine (1976 - 1983), deux religieuses françaises ont été portées disparues: L'année derniere le corps d'une d'entre elles a été retrouvé. Elle avait été jetée d'un avion!
Au Salvador,Mrg Romero a été assassiné en pleine messe c'était l'année 1980.
Le Chili aussi grossit cette liste: Le prêtre Llido est emprisonné, torturé sauvagement. Plus tard il a été "transferé". On ne l'a jamais retrouvé.
Je pourrais écrire aussi sur les menaces que subit actuellement un prêtre de mon humble quartier en Argentine, de la part d'un maire corrompu qui a du sang sur les mains. Ce prêtre était un ami du père Mujica.
Je pourrais parler aussi du Vatican, tiens! tiens! Mais je préfère laisser chanter Violeta Parra la chanson qu'elle a institulé: "Qué dira el santo padre" En français: Que dirait le saint père...A bientôt!

Emi a dit…

"Miren como nos hablan, del paraiso/ cuando nos llueven balas, como granizo..."