En voilà un joli titre pour un joli roman. Une grand-mère, Olga, décide d'écrire des lettres à sa petite fille qu'elle a élevée mais qui, depuis deux mois et son départ aux Etats-Unis, ne lui a plus donné de nouvelles. Au fil des jours, les mots sortent, les souvenirs reviennent, heureux ou malheureux. Olga sent qu'elle est à la fin de sa vie. Elle a connu de grands drames, et surtout la mort de sa fille à l'âge de 30 ans. Elle a dû élever sa petite fille et les choses ne furent pas toujours simples. Alors la grand-mère se justifie, explique, se dévoile, pour qu'après sa mort, sa petite fille puisse la comprendre enfin, malgré la distance qui ces derniers temps s'est installée entre elles. Le style est simple, clair et cette véritable leçon de vie émeut et touche puisque cette histoire est aussi celle de tous, celle de nos erreurs, de nos faiblesses, de nos mensonges et de nos justifications, celle de la vie en somme.
"Ce matin, la rose m'a soufflé une idée. Ecris-lui une lettre, le récit de tes journées, qui continuera à lui tenir compagnie. Et me voici donc dans la cuisine, un de tes vieux cahiers devant moi, en train de mordiller mon stylo comme un enfant qui a du mal à faire ses devoirs. Un testament? Pas vraiment, plutôt quelque chose qui te suivra au fil des ans, que tu pourras lire chaque fois que tu éprouveras le besoin de me sentir près de toi. Ne crains rien, je ne veux ni pontifier ni t'attrister, juste bavarder un peu, avec l'intimité qui nous liait autrefois, et que nous avons perdue ces dernières années. Pour avoir vécu longtemps et avoir laissé derrière moi beaucoup de personnes, je sais désormais que les morts pèsent moins par leur absence que par ce qui -entre eux et nous- n'a pas été dit."
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