Voici la traduction d'un article paru dans le journal Opinion (Cochabamba) d'aujourd'hui et qui a particulièrement attiré mon attention:
La moitié des langues du monde pourraient disparaitre
La moitié des 7000 langues parlées dans le monde pourrait disparaitre au XXI ème siècle, selon une étude du National Geographic qui alerte sur ce danger dans cinq régions du globe, et parmi elles l'Amérique Centrale et l'Amérique du Sud.
Selon le rapport, plus de la moitié des langues parlées dans le monde ne sont pas documentées par écrit, ce qui fait qu'une langue disparait toutes les deux semaines lorsque son dernier locuteur meurt. (...)
Les cinq régions du monde qui connaissent le plus grand risque de perdre leur richesse linguistique sont, selon le rapport, l'Amérique Centrale et l'Amérique du Sud, le Nord de l'Australie, le nord ouest du Pacifique, la Sibérie Orientale et le Sud est des Etats-Unis.
Il existe près de 7000 langues dans le monde et au moins la moitié d'entre elles disparaitront au cours de ce siècle. (...)
Selon Harrison -l'un des linguistes en charge de cette étude-, 80 pour cent de la population mondiale parle 83 grandes langues, tandis qu'il existe 3005 petites langues qui ne sont utilisées que par 0,2 pour cent des habitants. (...)
La Bolivie par exemple, possède une diversité linguistique double par rapport à l'Europe entière, puisuq'on y dénombre 37 langues et 8 familles linguistiques, ce qui correspond à ce que l'on trouve dans tout le continent européen.
L'expert Harrison précise qu'il existe des langues qui sont uniques, comme le basque, parce qu'elles ne proviennent d'aucune famille lingustique connue, comme peut l'être le latin, et que la perte de ce type de langues est plus grave, étant donné qu'il serait pratiquement impossible de les récupérer. Le basque est connu pour n'avoir de relation avec aucune autre langue du monde. Et bien en Bolivie il y a 7 types différents de langues comme le basque.
Entre les cinq aires géographiques où des langues sont en danger, on peut remarquer qu'il existe des similitudes comme par exemple le fait d'avoir été d'anciens territoires colonisés par les puissances européennes. (...)
"Les langues disparaissent lorsqu'une communauté décide que sa langue est un obstacle social ou économique et les enfants en particulier sont sensibles à cela", affirme Harrison. Les plus petits rejettent, inconsciemment, la langue qui ne leur sert pas et ainsi ce sont eux qui souvent jouent un rôle important dans l'extinction des langues, selon cette étude.
Pour remedier à cette situation, les linguistes expliquent que l'on met en place dans les lieux mentionnés des "programmes de revitalisation". On les aide à la création de matériel pédagogique, dans la rédaction de grammaires et de dictionnaires pour obtenir ce qu'il y a de plus importants: une nouvelle génération de locuteurs, celle qui devra préserver cette langue.
"Le respect des minorités est également fondamental pour la survie des langues, dit Harrison. Je crois que la capacité d'information est suffisamment grande pour accueillir des multples voix et langues, il n'est pas nécessaire que tout le monde parle seulement l'anglais. Il y a probablement beaucoup de choses que l'on peut mieux exprimer dans d'autres langues."
Lorsqu'on sait qu'en Bolivie, jusqu'à une époque tout à fait récente, on ne parlait guère le quechua dans les familles, pour ne pas que les enfants connaissent d'obstacles dans leur carrière professionnelle, et qu'il y a quelques décennies seulement, lorsqu'on avait un nom de famille à consonnance indigène, on en changeait pour pouvoir rentrer à l'Unversité, on se dit que oui, les séquelles de la Conquête espagnole ont été terribles et perdurent jusqu'à aujourd'hui. Il est grand temps donc de penser à sauver cette immense richesse qu'est la langue, parce qu'en effet il y a des choses que l'on ne peut exprimer que dans certaines, parce que cela correspond à des réalités culturelles propres à ses locuteurs. La langue, c'est l'âme d'un peuple. Un peuple qui perd sa langue est un peuple qui perd de son identité.
3 commentaires:
Comment peuvent-ils résister au chant des sirènes que nous sommes alors qu'ils risquent de se noyer dans notre masse unificatrice? Ne faudrait-il pas nous-même admettre( et faire savoir) que notre système de société basée sur une croissance spéculative n'est pas nécessairement adapté à eux, du fait, entre autre, de l'absence endémique de moyens importants immédiatements disponibles pour faire fonctionner ce type de système?
C'est que l'on est en train de faire en Bolivie, notamment avec la prise en compte de la justice traditionnelle, le retour en forces des langues indiennes, etc... Il n'y a pas de Modèle unique, en effet, même si on est deja pas mal atteints...
Bonjour Emilie, je vois que tu tiens toujours ton blog à jour c'est bien. Je voulais avoir de tes nouvelles et j'aurais aimé t'inviter à manger dans mon petit appartement pour discuter amérique latine bien sur et pour manger typique.
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