Il y a déjà 40 ans que la fête de la Saint Jean avait été endeuillée dans les mines de Siglo XX. C'était le 24 juin 1967.
A cette période, le campement des mineurs avait encore une fois été déclaré zone militaire, encerclé par des militaires près à "nettoyer" à la sortie de la mine ceux qui étaient censés avoir des activités syndicales - même si très vite le "lavage de cerveau" fit qu'il poussèrent le zèle jusqu'à menacer tout le monde. Parfois un militaire craque, rentre dans une maison, tue une femme, parce qu'elle lui semble suspecte, devient une machine à tuer.
Le 24 juin 1967, les mineurs ont fêté la Saint Jean toute la nuit, pour oublier un instant leurs peines et leurs souffrances, le climat d'oppression et de peur. Occupés, distraits, les mineurs ne se rendent pas compte, à l'aube, que les militaires, silencieusement, sont en train de pénétrer dans le campement. Et tout à coup des coups de feu partent. C'est un carnage. Ils tirent sur tout ce qui bouge. Le gouvernement déclare 27 morts. Ils y en a beaucoup plus selon les mineurs.
Le lendemain du massacre, une femme, seule contre tous, debout sur un mur du cimetière où l'on enterre les dizaines de morts, proteste. C'est Domitila de Chungara:
"On ne peut pas supporter ça. (...) Ce n'est pas juste ce que vous nous faites. (...) Qu'on nous tue comme ça ce n'est pas juste. Lâches! (...) Pourquoi venez vous tuer les gens sans défense? (...) Vous pensez qu'avec quatre malheureuses armes vous allez nous humilier? "
Le jour suivant, Domitila est arrêtée, interrogée, torturée, et tout ce qui s'en suit.
C'est justement pour éviter que ne se reproduisent de telles atrocités que l'on se souvient aujourd'hui à Siglo XX du 24 juin 1967. 40 ans déjà...
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