Marseille, du rififi à l'Opéra

L'un des quartiers qui montre toute la variété de Marseille est celui de l'Opéra. A opposer en tous points à celui de Noailles, populaire, multiculturel, délabré, la totale. Ici, c'est le luxe et la grandeur. En apparence du moins, on y revient.

Beaux immeubles à la parisienne, banques qui en imposent, architecture pompeuse des administrations, Palais de Justice et Préfecture en tête : petits bassins ou jets d'eau et façades chargées. On se dit qu'on est dans les beaux quartiers. Eh bien non ! Que n'apprends-je pas dans la presse ? Le quartier de l'Opéra et sa réputation sulfureuse ! Le quartier de l'Opéra et ses nombreux bars à hôtesses, ben voyons ! Du coup, soudain, je me demande : y a-t-il vraiment UN quartier bien à Marseille ??? Heureusement, depuis le mois de janvier de cette année, j'ai lu qu'une bonne dizaine d'établissements louches ont été fermés. Le but est de redorer le blason du quartier et faciliter l'installation de commerces "bien sous tous rapports" à la place des troquets abritant des filles dénudées. Les instances politiques affichent clairement leur envie de copier le modèle bobo parisien, Remplacer les prostituées par des tomates bio, un vrai défi. En tout cas, on ne compte plus sur les croisiéristes pour enrichir le commerce. Le modèle rêvé par Jean-Claude Gaudin est amplement critiqué. Pas de casino sur le Vieux Port : pourquoi dépenser autant d'argent pour des touristes qui trouvent tout à bord de leurs gros bateau de croisière ? En résumé, la balle est dans le camp des Marseillais. Si vous souhaitez ouvrir une épicerie fine pour vendre vos bières bios et votre chocolat équitable, ou encore vos savons faits maison (quoique, j'ai entendu à la radio que le secteur était en conflit, passons), une dizaine de locaux vidés de leurs occupants vous attendent !

Un dernier mot sur le savon de Marseille, c'est quand même vachement important ! Je pensais qu'il était fabriqué dans la cité phocéenne, que nenni ! Il est en partie fabriqué à Nantes. Sauf que Marseille voudrait obtenir un label. De ce fait, Nantes serait discréditée et fabriquerait du savon qui ne serait plus estampillé "de Marseille". Et ça, ça ne leur plaît pas du tout, aux Nantais, qui traitent les sudistes de roublards. Je suis l'affaire de près et je vous tiens au courant...