Entrez dans l'arène, prenez place ! Avancez le long des gradins, humez l'odeur des athlètes en sueur depuis le bord de la piste. Saluez au passage les monarques installés sur les sièges royaux, sur votre droite. Puis allez rejoindre votre place. Suivant votre fortune, au centre des tribunes, sur des bancs taillés en arrondi, ou plus haut où, même si vous serez moins confortablement installés, la vue sera imprenable sur les compétiteurs. Comme récompense à l'effort fourni pour escalader les grandes marches, vous aurez la vue sur l'Acropole. Clin d'oeil.
Imaginez-vous, au choix, à l'Antiquité, quand les sportifs ne connaissaient pas encore l'EPO mais que, déjà, la compétition sans pitié faisait rage et que, la fin justifie les moyens, les athlètes usaient déjà de stratagèmes déloyaux pour vaincre l'adversaire. Ou bien, assistez en songe aux premiers Jeux Olympiques modernes, imaginés par Pierre de Coubertin. L'important, c'est de participer. Ce matin, est-ce que les bienheureux professeurs de sport qui ont emmené leurs chanceux petits élèves faire une séance multi-sports dans le stade en profitent pour leur inculquer quelques valeurs, au passage ?
Prenez de la distance. Regardez autour de vous. Sentez les vibrations de cet écrin sportif qui a vu défiler des centaines de musculatures aiguisées depuis des siècles. Combien de hourras, combien de bravos ; combien de gloires et de chutes, de carrières en pleine lumière et de stars finissantes se sont succédés ici ? Humez l'air rempli de la tension nerveuse propre aux grands événements. Remplissez-vous de cette aura sans couleurs, sans drapeaux et sans religions qui plane au-dessus du stade. Juste les jambes et la tête, le coeur et la volonté, l'espoir et la course. La fuite en avant vers la victoire. Laissez le frisson vous envahir au moment de toucher du regard les différentes flammes olympiques alignées dans le musée, au bout du passage voûté. Puis faites le chemin à l'envers. Saluez le couple royal et sortez. Quelques mètres plus loin, entendez encore résonner dans vos oreilles abasourdies les clameurs du public.
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