Marée basse. Je ne suis pas une habituée de la mer. Ce n'est pas mon domaine. Je rechigne à marcher sur la plage, c'est le chemin qui mène à l'élément incontrôlable qui avance et qui recule. Loin, pour le moment. Assez loin pour que j'en sois rassurée. Il y a des enfants qui font des châteaux de sable, des grands-mères qui jouent au foot avec leurs petits, des familles qui bronzent sereinement.
Marée montante. Les vagues affluent et repartent de moins en moins loin. Les gens reculent vers le mur. Le mouvement des flots commence à me préoccuper doucement. Rapatriement sur le remblai. Une glace surmontée de chantilly, une crêpe noyée sous le chocolat. On tente de détourner mon attention...
Marée haute. Plus de plage. On a volé le sable ! La mer lèche le remblai, le bouscule, l'arrose, le malmène. On se penche, on observe, on scrute les rochers qui n'apparaissent plus que par intermittence. Je me mets en retrait. Le monstre est en place. J'attends qu'il reparte pour retrouver mon calme.
Nuit. Marée basse. Le monstre s'en est allé. De là-bas, je sens qu'il me regarde et se moque. On se retrouvera bientôt, me souffle-t-il avec le vent froid du large. Sur la plage, les méduses phosphorescentes exhibent leurs boyaux au clair de Lune. Demain m'attendent d'autres surprises, d'autres défis. Il est temps de se mettre à l'abri.
2 commentaires:
Une belle ode à celui qui, pourtant, n'est pas ton ami...
c'est une découverte, en effet, un monde inconnu ! mais quelque chose me dit qu'il va me devenir plus familier...
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