Hier soir, ô dilemme, deux films s'offraient à moi sur mon écran : à ma droite, Le hérisson, adaptation du magnifique roman de Muriel Barbery, avec Josiane Balasko, paraît-il exceptionnelle ; à ma gauche, Marius et Jeannette, qui avait laissé quelques étincelles dans les yeux de quelqu'un à la sensibilité proche de la mienne. Craignant d'être déçue par une adaptation cinématographique qui aurait dénaturé le charme du livre, et ayant également peur de ne pas accrocher au film diffusé par la chaîne Public Sénat (eh oui !), j'ai hésité quelques minutes. Et, tel Raymond Devos allant de Thérèse à Emmanuelle et vice versa, j'ai zappé. Mais pas longtemps, prise de suite, entraînée dans le tourbillon marseillais de Marius et Jeannette.
Ce n'est pas qu'une histoire, pas qu'un film, ce ne sont pas que des images. C'est une ambiance, une sensation, un univers, tout un monde. C'est un bain, une bulle qui nous enveloppe et de laquelle on rechigne à sortir, tellement bercé que l'on est par ces gens, ces grandes âmes dans des corps si proches des nôtres, captivés par ces oscillations universelles du coeur qui vont du drame à la joie, du rire à la colère, de la peur à l'amour. Car le film n'est pas que la narration d'une histoire d'amour banale entre deux êtres blessés par la vie, c'est une déclaration d'amour adressée à l'humain dans ce qui fait sa force et sa fragilité, mais également à une ville, Marseille, vue sous un angle méconnu, intime.
Marius et Jeannette, un diamant brut.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire