Je lançais récemment un coup de gueule sur Facebook (au passage, je suis là : https://www.facebook.com/savoiebolivia?ref=stream, suivez-moi !) au sujet du passage du rallye Paris Dakar en Bolivie et je me suis dit que je pourrais faire d'une pierre trois coups, parce que l'actualité est telle que les coups de gueule sont potentiellement légion en matière de sport...
Ce rallye donc... A l'heure où l'on prône la réduction de la limitation de vitesse sur le périphérique parisien (de 80 à 70 km/ h, vitesses qu'on n'atteint de toute façon que le dimanche matin à 9h, car pour ce qui est du reste de la semaine, si on arrive à rouler à 30 km / h, ça relève déjà de l'exploit...), bref, à l'heure où la mode est à l'écolo (tendance à laquelle on est de toute façon obligé de souscrire, étant donné la multiplication du nombre de voitures et l'augmentation de la pollution dans les villes), à l'heure du rouler vert, donc, comment encore trouver attrayante et justifiée une course qui consiste en l'invasion de territoires vierges et paradisiaques, de début du monde, par une horde de fumants véhicules en tous genres ? Déjà, lorsque le rallye passait en Afrique et répondait encore aux destinations indiquées par son nom, je commençais à hocher la tête, voyant se multiplier les accidents (enfants renversés, entre autres "dégâts") et écoutant avec de plus en plus d'écoeurement la mélopée des soit disant journalistes pas vraiment humanistes arguant la malchance et soupirant avec fatalité pour justifier l'insupportable. Au nom du sport... tu parles... Aujourd'hui, cette année, le "Dakar" est en Amérique du Sud et pour la première fois en Bolivie, et de nombreuses voix s'élèvent pour condamner le passage de la caravane mécanique sur la fabuleuse étendue blanche du salar d'Uyuni et la polémique enfle sur l'opportunité du maintien d'une telle course à l'heure actuelle. Pour ma part, je n'y jette plus ni un oeil, ni deux, dégoûtée par la cécité de tout un milieu sur la beauté du monde et sa nécessaire protection, par le comportement prétentieux et colonialiste de ce même milieu.
Deuxième coup de gueule : le Qatar. Vous savez, ce prétendu pays qui doit organiser la Coupe du Monde de football en 2022 ? Ces benêts de l'histoire de l'art et de la culture qui investissent dans les immeubles de l'île Saint Louis à Paris pour y construire des ascenseurs à voitures et les faire brûler dans le même temps ? Ce porte-monnaie sur pattes qui a racheté le club de foot du PSG dans le but de le hisser à un haut niveau européen pour qu'on finisse par se demander si l'équipe joue encore dans le championnat de France ou si, au contraire, on ne devrait pas les délocaliser dans un championnat des Emirats ? Qui, au passage, n'en ont à vrai dire pas, c'est d'ailleurs pour ça qu'on va y organiser une coupe du monde, pour leur faire découvrir le football, c'est bien connu. On a, à la rentrée, critiqué la présence de Monaco en Ligue 1, évoquant le problème des impôts et d'un budget injustement élevé par rapport à ses concurrents, mais ce n'était qu'un grain de sable à côté des millions de dollars que manipule le Qatar au PSG. Sauf que le Qatar, on lui fait les yeux doux, en France, et dans le monde du foot en général. Comment croyez-vous qu'il ait obtenu l'organisation de ce fameux Mondial 2022 ? De même, quand les ouvriers tombent comme des mouches au cours des constructions des stades, personne ne dit rien. On apprend maintenant qu'il faudrait décaler cette coupe du monde en hiver, températures trop élevées obligent. Mais où va-t-on ? Comme disait une journaliste ce soir à la radio : "Et puis quoi encore ? Et si le hors jeu ne leur plaît pas, il faudra aussi changer les règles ? ".
Troisième coup de gueule : l'accident de Michael Schumacher, ou plutôt la manière dont il est traité par les médias. Marion Bartoli disait l'autre jour son indignation face à cette priorité donnée à l'établissement d' éventuelles responsabilités et au décompte des sommes colossales liées aux assurances qui en découleraient, priorité sur l'état de santé du champion et sur sa guérison. Certes, les fans ont envie de savoir, d'avoir des nouvelles en permanence et je suis de ceux-là. Parce que Schumi est plus qu'un grand champion, c'est un modèle, un guide pour toute une génération, et pas seulement sur la piste. Mais l'information s'arrête là où commence le voyeurisme et celui-ci n'a pas de limites. On a entendu qu'un pseudo journaliste se serait déguisé en prêtre pour approcher la chambre d'hôpital. Il semble que les dérapages des médias ne soient pas terminés. Charognards. La famille leur demande pourtant de les laisser en paix. L'équipe médicale leur enjoint cependant de la laisser travailler sereinement, comme elle le fait pour tous ses autres patients. Mais la polémique est tellement tentante... Alors, la radio dit que Schumacher, par son hyper médiatisation, empêche les autres malades d'être soignés avec autant d'attention par les médecins ; les chaînes de télé, comme l'a dit l'attachée de presse du coureur, veulent être les premières à annoncer sa mort. Encore une fois, c'est l'écoeurement qui nous submerge. Quand la seule chose à laquelle les fans s'intéressent et s'accrochent, c'est à la guérison de Schumi, l'idole de mon adolescence.
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