Véronique Ovaldé, Ce que je sais de Vera Candida, 2009.
Waou ! Je n'ai qu'un mot à dire en fermant le livre : waou. Ce roman est un tourbillon, un voyage dans une Amérique Latine inventée, recrée de morceaux d'elle-même mais tellement réaliste qu'on plonge totalement dans la vie de ce petit pays sorti tout droit de l'imagination luxuriante, comme une forêt tropicale, de l'auteur. Ce que je suis heureuse de lire depuis quelques romans de jeunes écrivaines avec un tel talent qui ose tout, chamboule les codes, décoiffe les clichés et qui partent aussi loin dans la construction des personnages, l'expérimentation du style et un je ne sais quoi d'envoûtement qui nous entraîne dans leurs pas ! Je veux bien sûr parler de Véronique Ovaldé ainsi que de la suissesse Douna Loup.
Ici, avec ce roman, nous sommes en plein real maravilloso latino-américain. Ma parole, c'est du Alejo Carpentier en VF et au féminin ! L'histoire est incroyablement profonde, le récit intergénérationnel de la vie de plusieurs femmes au destin commun et répétitif : noir, tragique, violent et beau à la fois. De l'amour et de la haine qui se transmet de mère en fille. Une ode à la liberté, à la force et à la fragilité des femmes. Et puis, cette sensation étrange d'être au fin fond de l'onirisme et de la poésie et d'un coup ramenés à la réalité, au présent, au concret, par un élément du décor, une référence précise, l'humour.
Il est difficile d'aller au-delà de ce si peu de phrases pour parler de ce livre, comme on ne peut décrire ses sensations en regardant un chef-d'oeuvre, le frisson ressenti en face d'une fresque italienne, le mouvement intérieur de l'âme provoqué par des chants mongols.
Alors, voilà : waou...
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