mercredi 27 mars 2013

Colline

Jean Giono, Colline, 1929.
Autant je me serai crue dans un huis clos de Garcia Lorca, autant la langue diffère par sa rudesse, son immédiateté. Elle est brute, comme une pépite avant le polissage, directe, parfois violente. Les images aussi le sont, l'ambiance. C'est ce qui me fait rapprocher cette lecture des oeuvres de Lorca. Cette description hallucinée de la terre, des gens qui y vivent, tous tourmentés, rongés de non-dits et de reproches, peuplés de peurs sourdes qui les mènent jusqu'au délire. Plus qu'un hymne à la terre, on voit surtout dans Colline cette extravagance des gens simples, leur acharnement à lutter contre des forces invisibles et vues comme diaboliques. Un grand frisson écrit d'un trait, comme une source jaillissante de mots attrapés par des mains rugueuses, juste avant qu'elle ne se tarisse. 

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