Aubusson, dernière escale avant de perdre tout contact avec la civilisation. Parcourir la rue ensoleillée, les ruelles fraîches, se surprendre du contraste ; toucher les murs de pierres pour s'assurer qu'ils sont bien là. Se restaurer. Et puis tout quitter. Partir.
Reprendre les chemins déjà parcourus. Redécouvrir avec des yeux nouveaux les collines verdoyantes, les forêts de sapins, le plateau féérique, ses maisons aux murs épais de pierres claires avec leurs jardins bien entretenus, les jonquilles en troupeaux et les vaches rousses en bouquets. Rouler lentement, prendre le temps de laisser le regard déjà séduit s'émerveiller et picoter de l'émotion des retrouvailles.
Soudain, se faire surprendre par le lac de Vassivière scintillant au soleil dans son écrin de velours vert sombre. Descendre de voiture. Franchir le pont. A pieds, paisiblement, en souriant, faire le tour de l'île. Oublier la montre, jeter la performance aux orties et permettre au chemin de nous conduire à l'intérieur de nous. Plonger les mains dans l'eau froide ; écouter le vent faire bruisser les branches des grands conifères ; s'enivrer du parfum citronné de la sève ; goûter la saveur du rire pur, enfantin dans nos bouches et puis voir, voir la beauté partout. Réapprendre le sens du mot "bleu".
Le soir, remettre les manteaux et les écharpes et sortir encore. Ne pas résister à l'appel du coucher de soleil et admirer le ciel se peindre d'autres teintes, rosées, orangées, douces aquarelles se reflétant sur la surface imperturbable, immobile de l'eau. Envier la sagesse du lac. Silence. Se taire. N'entendre que le bruit de nos pas et les merles qui se préparent pour la nuit, se rengorgent et envoient leurs mélodies au lointain. Avoir un peu froid. Se sentir vivant. Ne plus penser à rien. Être.
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