Il y a des villes qui ne le sont objectivement pas.
Il y a des villes agréables et d'autres grises et maussades.
Il y a des villes lumineuses, des villes charmantes, des villes modernes, des villes bétonnées, des villes sales, des villes en chantier, des villes étouffantes, des villes vertes, des villes accueillantes, des villes froides.
Il y a autant de qualificatifs qu'il y a de villes.Et puis il y a Berlin.
Indéfinissable Berlin.
Inclassable Berlin.
Une ville déchirée, ou deux villes réunifiées, un puzzle de quartiers, un assemblage d'architectures, un patchwork de tendances, d'époques, d'atmosphères.
Berlin, cela sonnait comme traumatisme. Guerre. Deuil. Tristesse. Mur. Décombres. Cela sonnait comme capitale, monuments, modernité, art. Tout cela mélangé. Et on se demandait comment ces éléments si disparates pouvaient s'accorder entre eux pour former une seule et même cité. Après quatre jours à l'arpenter du nord au sud et d'est en ouest, des dizaines de kilomètres à pied au compteur, les joues rougies par le vent froid, le verdict est évident : résilience.
Berlin est une résiliente. Détruite, bombardée, balafrée par cette affreuse cicatrice qu'a été le mur, elle a su renaître de ses cendres, se réparer, se reconstruire. Mettre en avant ce passé grandiose, assumer ses douleurs et ses failles, se lancer dans une course effrénée vers la modernité. Aller de l'avant. Sans oublier, jamais.
Il est des villes gâtées. Il est des villes à genoux.
Et puis il y a des villes touchantes, inoubliables, images même de la renaissance.
Tellement humaine, Berlin.
Troublant miroir de que l'on peut connaître au plus profond d'un corps meurtri qui regarde vers les étoiles.
Au premier plan, le mur.
Au second, un immeuble en construction.
Les deux, Berlin.
Les deux, Berlin.
A droite, l'église du souvenir, bombardée.
Autour, les tours du quartier moderne, florissant.
Les deux, Berlin.
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