On nous a dit avec un moue de dégoût "vous verrez, Palavas, c'est populaire" (mettez ce que vous voulez à l'intérieur). Nous, on a rien vu de bizarre. On a rencontré une charmante ville, familiale, certes débordante de touristes (il paraît qu'elle passe de 6000 habitants à quelques 70 000 en saison. Le maire s'en félicite, la population, on ne sait pas trop). Bref, cela reste agréable de s'y promener. Évidemment, dans le centre et les rues piétonnes, on trouve les mêmes commerçants que partout ailleurs et qui vendent le même genre de merdouilles. Évidemment, le soir, atour du Luna Park, gigantesque parc d'attractions, c'est un peu la foire. Mais, le matin, quand les fêtards et les campeurs ne sont pas encore debout, on croise sur la plage des habitants, des vrais, qui bâtissent avec leurs petits enfants des châteaux de sables, des dames avec l'accent qui refont le monde. Et ça, c'est plutôt bon.
Quant aux plages...
Contrairement à ce qu'on pourrait croire - à ce qu'on nous avait vendu - elles ne sont pas du tout bondées. Il y a une telle étendue de sable fin (et chaud) que l'effet entonnoir auquel on peut assister à d'autres endroits où tout le monde se rend sur un unique site n'a pas cours ici. Chacun, en traversant la rue, accède au coin de plage qu'il lui faut, tout simplement.
Carnon
Dans la continuité de Palavas, pas mal non plus, Carnon. Nous qui nous attendions à d'horribles immeubles de partout (décidément, on nous avait fait une mauvaise promo de la région), on a traversé des petites rues avec de jolies maisons, quelques immeubles, certes, mais d'une hauteur honnête, aux dimensions humaines.
La Grande Motte
Ah, cette affreuse station balnéaire aux affreux bâtiments qui rendent affreux le front de mer... Ben, désolé, on a aimé. Non, nous ne sommes pas payés par l'office de tourisme, nous sommes des libres penseurs et, étant donné qu'on partait avec un a priori négatif, on ne peut pas dire que qui que ce soit ait acheté notre consentement. Tout commence avec ces grandes avenues bordées de pins parasols géants qui offrent une ombre salvatrice en cette terre de soleil brûlant, et ces lauriers rose, blancs, rouges, ces pelouses impeccables. Un immeuble s'appelle Palm Beach, franchement, on veut bien croire qu'on y est. Le parking interminable qui longe la plage (dont de nombreuses plages privées), indique clairement l'attirance qu'ont les Français et les étrangers pour ce recoin de l'Hexagone. Dans le centre, les rues sont larges et propres. Et les fameux immeubles qui ont si mauvaise réputation, alors ? Allez, je me lance. Leur blancheur immaculée, leurs arrondis stylisés forment un ensemble homogène et élégant. Quoi qu'on en dise, c'est beaucoup plus joli que s'il s'agissait de cubes dépareillés. Je dirais même qu'ils ont un certain standing. Voilà. On peut en discuter si vous voulez, mais j'aurai du mal à en démordre. J'ai bien aimé.
Le Grau du Roi
Bien sûr, si on continue la route, le Grau du Roi n'a rien à voir avec tout ce tapage. C'est une vraie petite ville. Et puis on change de département, on est dans le Gard, à trois pas de la Camargue. Petits immeubles, jolies maisons, charmantes rues. Le front de mer est agréable, mais avant, il faut voir les canaux et les ponts (dont le célèbre pont coulissant qui se met de côté pour permettre aux gros bateaux de passer. Si quand la sonnerie résonne vous omettez de vous pousser, vous avez droit à un tour de manège gratuit). En voiture, il faut avoir le plan bien en tête, avec tous ces sens uniques et le dédale de voies d'eau ici. Une sorte de Venise méditerranéenne que ce sud de la France, entre Palavas et le Grau du Roi, une bande de terre habitée d'oiseaux, d'ailleurs, on en reparle plus loin.
Port Camargue
Le clou du spectacle, c'est Port Camargue. Grâce à des digues, ce qui n'était que moustiques et marécages et devenue en 1985, après presque vingt ans d'aménagements successifs, le plus grand port de plaisance d'Europe. Vu du ciel, c'est une étoile, un labyrinthe sur l'eau qui peut accueillir 5000 bateaux. Vu du sol, c'est gigantesque et magnifique. Les plages, les jetées sur lesquelles on peut causer avec quelques pêcheurs, la tranquillité, la sensation de bout du monde. Tout concorde pour qu'on se croit dans un extrait d'Eden, à l'abri des choses laides, juste pleins feux sur la Belle Bleue.
Alors, oui, on reviendrait bien hors saison pour rencontrer les gens, pour voir à quoi tout cela ressemble sans tout ce monde et pour avoir moins chaud en visitant les lieux. Mais on reviendra aussi l'été, parce que le vent apaise les corps en sueur, parce que les plages sont merveilleuses, parce que pour étendre sa serviette et se baigner dans des températures dépassant les 23 degrés, il n'y a pas à hésiter, c'est au sud qu'il faut aller.
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