Attention, article perso ! Mais qui va sans aucun doute toucher quelques personnes. Et sujet épineux puisque, quand on est adulte, on a souvent honte d'avouer... qu'on ne sait pas nager. Normalement, on apprend ça quand on est petit. A l'école. En vacances. Et, comme le vélo, ça ne s'oublie pas. On pratique chaque année au mois de juillet à la mer, on va à la piscine entre copains ou en famille et ainsi de suite.
Premier handicap : la tradition familiale
Lorsque, petit, on ne va jamais à la mer, c'est déjà un obstacle. Les enfants qui crient, le sable qui gratte entre les doigts de pied, la foule étendue sur la plage et l'agitation, l'ennui de ne pas savoir s'occuper allongé sur une serviette. J'ai pour ma part une éducation montagnarde. J'en suis fière. Mais cela ne m'a pas aidé à avoir une image positive de la baignade (cf. récriminations précédentes)
2010 - La première fois que j'ai vu l'océan
Deuxième handicap : les profs de sport tortionnaires
C'est ainsi qu'à l'âge de 11 ans, le fossé est déjà creusé entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. La peur, entre temps, s'est installée. Et c'est là qu'on tombe sur un ou une prof (pour moi c'était une) qui endosse le rôle de bourreau définitif. Ah ? Tu as peur ? Ah ? Tu ne sais pas nager ? Vas-y que je te pousse dans le grand bassin et que j'éloigne sournoisement la perche dès que tu manques de l'attraper. Les dés sont jetés, tant pis : je ne saurai jamais nager. S'ensuivent des années de stress rien qu'en passant devant une piscine municipale, les effluves de chlore qui donnent mal au ventre, etc...
2015- Quand je suis tombée en amour pour de bon
Une étape cruciale : la découverte de l'océan
Vingt et quelques années plus tard, la découverte de l'océan ravive le malaise. Non que cette rencontre avec l'élément liquide soit un problème. Au contraire : c'est l'attraction qui naît de la mer qui fait que la frustration pointe le bout de son nez et entame un travail de sape sur la peur. Vous me suivez ? La plage commençait à me faire tellement envie que j'ai envisagé peu à peu de me jeter à l'eau. Pas si vite, cependant : on ne se refait pas ! Mes premiers pas ont été plutôt timorés. Les pieds, puis les chevilles...
2015 - la première fois que je me suis baignée pour de vrai et que j'ai aimé ça
(c'est marrant, c'était dans le lac Léman !)
Le déclic :
Mon oncle était comme moi. Un non nageur. Et puis l'amour, et puis la trentaine et puis la confiance en soi et l'envie. Il a fini par apprendre et plonge même maintenant avec ravissement dans toutes les eaux de France. Je savais que, comme lui, un jour, je me lancerais. Prendre des cours m'impressionnait. La piscine me rebutait toujours autant. Cependant, me baigner dans l'Atlantique me plaisait déjà beaucoup. Alors un matin d'août, alors que la plage des Sables d'Olonne était déserte, j'ai essayé de faire quelques brasses. Vous le croirez ou non, ça a marché ! Depuis, je me suis encore entraînée, soutenue par quelques conseils avisés et des encouragements bienveillants. Je n'ai plus peur de couler. Je suis fière de moi. Et ça ne fait que commencer !
2017 - là où pour la première fois j'ai fait quatre brasses, sans couler
Pourquoi cet article ?
Pourquoi vous parler de cela, me direz-vous ? Parce que, les voyageurs se reconnaîtront là-dedans, il n'est pas de plus grand bonheur, lorsqu'on est baroudeur, que de communier un maximum avec les éléments qui nous entourent, que de goûter aux plaisirs de la terre qui s'offre à nos yeux... et des mers qui nous tendent les bras. Et aussi pour dire qu'il n'est jamais trop tard pour essayer. C'est le moment pour moi de vous balancer l'un de mes crédos dans la vie :
"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas les faire, c'est parce que nous n'osons pas les faire qu'elles sont difficiles."
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