"Pourquoi ?". Ainsi s'intitule le dernier chapitre du livre d'Yves Ballu. Reprenons depuis le début afin de mieux comprendre comment on aboutit à cette question.
L'épopée alpine commence dans les années 1750, lorsque Saussure, naturaliste genevoix, Paccard, médecin à Chamonix et le savoyard Balmat se mettent en tête de gravir le Mont Blanc. A partir de ce moment, c'est une série d'aventuriers et de savants en tous genres qui vont se piquer de devenir des alpinistes d'un jour...
Véritables expéditions scientifiques (le rituel veut qu'ensuite chaque vainqueur de la cime fasse bouillir de l'eau au sommet) pourtant sous équipées à l'époque, c'est accompagnées de guides locaux et expérimentés que celles-ci mènent à bien leurs conquêtes. Même les femmes s'y mettent ! Quitte à partir armées de longues jupes qu'elles ôtent une fois les derniers yeux observateurs éloignés, afin de ne garder qu'un pantalon, plus apte à ce genre de sport. Les meilleurs guides commencent à prendre une importance folle et sont de plus en plus sollicités par des clients exigeants et avides de résultats. C'est la naissance de la profession. Les "premières" s'enchaînent... ainsi que les premiers accidents. Dramatiques, certaines ascensions se terminent en véritable scénario catastrophe, faisant virer au cauchemar la belle aventure humaine. Contre la montagne, l'homme ne peut rien. Certes, les succès sont légions, mais pour chaque réussite, combien d'échecs ? Combien de disparus, d'enfouis sous des avalanches, de congelés dans des crevasses, de membres gelés, de morts de fatigue ? Ce qui frappe le plus dans ces récits, se sont ces hommes a priori valeureux, solides, forts, qui finissent par tellement ralentir le pas qu'ils s'arrêtent, s'assoient et meurent. Une véritable hécatombe à travers les siècles. La question de l'équipement se pose sur le devant de la scène dans les années 60-70-80. Faut-il encore monter "à l'ancienne", sans cordes et sans pitons préalablement installés sur le versant, ou bien faut-il au contraire profiter des progrès technologiques pour "assurer" un minimum de sécurité (en sachant que le fait de s'encorder a aussi provoqué des chutes en série d'une cordée tout entière, quand des grimpeurs en solo n'auraient pas entraîné leurs camarades dans leur chute) ? Le débat reste entier. Le livre date un peu mais, à l'heure actuelle, la problématique reste inchangée, tout comme celle qui cherche à déterminer quelle est la part de passion et quelle est la part de soif de gloire dans l'alpinisme. Quand on lit les chapitres consacrés à l'alpinisme pendant la seconde guerre mondiale et la course aux sommets menée par le régime nazi, on a envie, effectivement, de méditer longuement sur la question. Aimer la montagne, c'est peut-être aussi la laisser à ce qu'elle est, une entité presque divine, imprévisible et qui nous dépasse, dans tous les sens du terme. C'est peut-être avoir la sagesse de la regarder de loin sans vouloir la dominer, la respecter comme on la respecte dans les Andes, où les alpinistes désireux de lui monter dessus doivent en demander l'autorisation aux sages du villages. Puisque la montagne est une déesse.
Véritables expéditions scientifiques (le rituel veut qu'ensuite chaque vainqueur de la cime fasse bouillir de l'eau au sommet) pourtant sous équipées à l'époque, c'est accompagnées de guides locaux et expérimentés que celles-ci mènent à bien leurs conquêtes. Même les femmes s'y mettent ! Quitte à partir armées de longues jupes qu'elles ôtent une fois les derniers yeux observateurs éloignés, afin de ne garder qu'un pantalon, plus apte à ce genre de sport. Les meilleurs guides commencent à prendre une importance folle et sont de plus en plus sollicités par des clients exigeants et avides de résultats. C'est la naissance de la profession. Les "premières" s'enchaînent... ainsi que les premiers accidents. Dramatiques, certaines ascensions se terminent en véritable scénario catastrophe, faisant virer au cauchemar la belle aventure humaine. Contre la montagne, l'homme ne peut rien. Certes, les succès sont légions, mais pour chaque réussite, combien d'échecs ? Combien de disparus, d'enfouis sous des avalanches, de congelés dans des crevasses, de membres gelés, de morts de fatigue ? Ce qui frappe le plus dans ces récits, se sont ces hommes a priori valeureux, solides, forts, qui finissent par tellement ralentir le pas qu'ils s'arrêtent, s'assoient et meurent. Une véritable hécatombe à travers les siècles. La question de l'équipement se pose sur le devant de la scène dans les années 60-70-80. Faut-il encore monter "à l'ancienne", sans cordes et sans pitons préalablement installés sur le versant, ou bien faut-il au contraire profiter des progrès technologiques pour "assurer" un minimum de sécurité (en sachant que le fait de s'encorder a aussi provoqué des chutes en série d'une cordée tout entière, quand des grimpeurs en solo n'auraient pas entraîné leurs camarades dans leur chute) ? Le débat reste entier. Le livre date un peu mais, à l'heure actuelle, la problématique reste inchangée, tout comme celle qui cherche à déterminer quelle est la part de passion et quelle est la part de soif de gloire dans l'alpinisme. Quand on lit les chapitres consacrés à l'alpinisme pendant la seconde guerre mondiale et la course aux sommets menée par le régime nazi, on a envie, effectivement, de méditer longuement sur la question. Aimer la montagne, c'est peut-être aussi la laisser à ce qu'elle est, une entité presque divine, imprévisible et qui nous dépasse, dans tous les sens du terme. C'est peut-être avoir la sagesse de la regarder de loin sans vouloir la dominer, la respecter comme on la respecte dans les Andes, où les alpinistes désireux de lui monter dessus doivent en demander l'autorisation aux sages du villages. Puisque la montagne est une déesse.
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