J'ai pour ainsi dire raté quelque chose dans mon enfance. Assoiffée d'aventures que j'étais, je lisais le Club des Cinq quand j'aurais pu me fondre dans la lecture du clan des Bordesoule. A la sortie du premier livre de la série, j'avais 6 ans, autant dire que les années qui suivaient auraient pu être teintées de mystères, de secrets et autres énigmes à résoudre, qui plus est dans des décors parfois familiers (le pays des mille étangs, par exemple), et d'autres plus exotiques, encore méconnus, comme le phare des Baleines, le passage du Gois ou encore... l'Ethiopie ! J'ai très envie de réparer ce pan entier de mon enfance qui a été trop négligé, de faire renaître en moi l'émerveillement que les livres m'apportaient le soir, ou dans les longues heures mornes de la journée, lorsque je cherchais à tout prix à m'évader de mon quotidien. Hier soir, j'ai fait un plongeon dans le passé, vers l'époque où tout semblait encore possible, où les couteaux suisses pouvaient s'ouvrir et se fermer au son de la voix de leur propriétaire, où les enfants avaient l'audace de s'aventurer dans des souterrains, où la lecture ouvrait des portes lourdes de poésie vers des ailleurs alors à portée de main. Je m'emballe, je fais dans le lyrique... revenons au concret !
Le livre qui m'a fait voyager hier soir, je l'ai trouvé alors que je me baladais dans les allées du village du Vendée Globe, quelques jours avant le départ. Tanguy, le skipper qui doit prendre le départ de la plus prestigieuse course autour du monde à la voile et qui est le héros de ce roman, a mystérieusement disparu. Orélian et son ami Matthias décident de mener l'enquête. Ce que j'aime, c'est le suspense, l'humour, les courses poursuites avec des chinois aussi gros que des sumos, les énigmes, et le décor, bien évidemment ! Un décor que je connais bien, puisque toute l'histoire se passe dans la douce et belle ville des Sables d'Olonne, autant dire, l'une de mes "maisons" sur cette terre, l'un des lieux qui me sont chers. J'y ai reconnu les endroits par lesquels je passe régulièrement maintenant, les ruelles, les places, les pontons, la Chaume et la fameuse tour d'Arundel qui donne son nom au livre. Et alors, quand l'un des deux gros chinois se retrouve coincé par son embonpoint entre les deux murs de la rue de l'Enfer, j'ai carrément jubilé de plaisir !
Du coup, j'ai très envie de lire toute la série des Bordesoule, en faisant, certes, abstraction de la personnalité plus que polémique et tendancieuse de l'auteur. Mais, puisque je me mets dans la peau de l'enfant qui se fout pas mal de politique, qu'importent les tendances pourvu qu'on ait l'ivresse de la lecture...
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