En face de l'hôtel de ville, pour ceux qui se sont martyrisé les gambettes en arpentant le Panier, il est possible de passer d'une rive à l'autre du Vieux Port grâce à la navette fluviale. On se retrouve alors sur le quai de Rive Neuve, lui aussi en travaux, comme une grande partie de Marseille, si j'ai bien compris le concept. Nous choisissons malgré tout de faire le tour du port à pied, histoire de voir de plus près quel bateau va nous emmener dans les îles, plus tard... En face du Fort Saint Jean, se trouve donc le fort Saint Nicolas, qui n'est pas un musée mais un site militaire et, plus loin, le Pharo et son palais napoléonien mégalo. Enfin, napoléonien, quoi. Assis sur un banc, face au soleil du soir, on remercie chaleureusement l'Empereur d'avoir eu la bonne idée de se faire bâtir un palais à cet endroit, d'où la vue sur l'archipel du Frioul, le Vieux Port et la Méditerranée est splendide. Dans les allées ombragées qui sillonnent le parc, il est agréable de se balader ou de s'installer pour lire. Le genre d'endroit qui semble avoir été conçu pour ceux qui ont envie de prendre le temps de vivre.
En contrebas du Pharo, nous reprenons le boulevard Charles Livon pour nous diriger vers la mer, jusqu'à la fameuse plage des Catalans. Je suis impatiente de voir cette plage adorée des marseillais, en plein centre-ville, lieu de baignade prisé. etc etc. "Mythique", peut-on même lire dans certains guides. Et là, c'est le drame ! La plage, certes de sable fin et avec une vue imprenable, est minuscule et les bâtiments alentours sont d'une laideur à couper le souffle. A ma droite, le Cercle des nageurs de Marseille, énorme complexe sportif. Ok, Florent Manaudou s'y entraîne. Mais ça n'enlève rien au fait que le bâtiment ressemble plus à une usine chimique façon centre Pompidou qu'à un endroit paradisiaque. Plus près de moi, toujours à droite, l'ombre, que dis-je, la ruine de ce qui devait être un restaurant. Plus de portes, plus de fenêtres, mais des ouvertures béantes. A l'étage, le bar est encore là, aux quatre vents. Une scène de western urbain. Derrière moi, d'affreux immeubles dont on se dit que, malgré leur côté hideux, les appartements qu'ils renferment doivent coûter un bras. Et il paraît que la plage est bondée en été ! Je préfère regarder droit devant vers la mer et essayer d'oublier le contexte bétonné. C'est beau ! (Enfin, vous l'aurez compris, faut le dire vite !).
C'est là qu'on se dit qu'une ville, avec la mer, ou la montagne, ça lui donne tout de suite plus de prestance et d'intérêt. Clairement, le quartier des Catalans sans la plage, c'est juste propice à une bonne vieille dépression !
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