Si vous voulez voir du gothique flamboyant, des gargouilles effrayantes, du vitrail à vous couper le souffle, des voûtes à vous filer un torticolis et un orgue totalement barbare, la cathédrale de Tours est faite pour vous !
Déjà, pour vous donner les dimensions de l'édifice, je dois vous prévenir que pour le prendre en photo dans sa totalité, il faut : traverser la rue, aller à reculons sur la totalité de la place qui lui fait face et finir dans une petite rue. C'est vous dire la hauteur !
Ensuite, en entrant, même impression de vertige et de démesure. Les architectes de la cathédrale Saint Gatien avaient vu très très grand. Que dire de ces vitraux du XIIIème siècle qui sont des merveilles de technique, de couleur, de capture de la lumière. Quelle beauté ! Et alors, bizarrement, je n'ai pas été choquée par la confrontation entre l'art gothique et les vitraux du XIXème. Moi qui suis assez puriste et qui n'aime pas trop les superpositions d'époques différentes, je reconnais avoir été bluffée par la cohérence de l'ensemble.
C'est aussi là que se trouve le tombeau des enfants de Charles VIII et Anne de Bretagne. Encore une fois, ce sont les Secrets d'Histoire de Stéphane Bern qui m'ont mis l'eau à la bouche. Ce tombeau se trouve dans un écrin coloré de peintures ocre et vives, tons qui contrastent avec l'histoire tragique de ces deux enfants morts si jeunes et la détresse inconsolable de leur mère. Un lieu à la fois empreint de tendresse et d'une infinie tristesse. Une vision que le visiteur ne peut soutenir trop longtemps, sous peine d'endommager gravement ses tripes. Poignant. Mamans, s'abstenir...
En sortant, je me suis encore extasiée devant la façade, mais c'est plus tard dans l'après-midi, à l'heure où le soleil déjà couchant de ce soir estival d'octobre joue à modifier les couleurs des pierres, que la visite a pris tout son sens. A cet instant précis, je n'ai plus eu de mots. Je les ai cherchés, pourtant, pour vous raconter tout cela ensuite, mais ils se sont échappés. Je ne sais même plus comment je me suis retrouvée à partir en arrière en prenant ma photo. Etait-ce la contre-plongée ? Etait-ce la perfection qui me mettait dans un état second ? Etait-ce l'éclat de l'astre qui m'hypnotisait ? Je ne sais pas bien ce qui s'est passé. J'ai juste compris que Tours, une ville que j'avais arpentée tellement de fois et que je croyais connaître, m'avait menée en bateau pendant des années et que ce n'était que maintenant, des années après, qu'elle commençait, au compte-goutte, à me dévoiler ses joyaux. J'ai alors réalisé que, pendant tout ce temps, j'avais dû marcher en zombie, les yeux fermés. Je viens de les ouvrir et je vous garantis que je ne vais pas les refermer de sitôt !
Alors non, je ne suis pas entrée dans le cloître. Mais que voulez-vous, au bout d'un moment, à force de suivre les chemins de traverses...
...j'ai fini par penser comme lui : trop, c'est trop ! Toute cette ostentation et cette démonstration de foi qui tient du fanatisme esthétique, c'est usant !
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