Lui dire que dans la vie, il y a des débuts et il y a des fins. Qu'il y a des rencontres, qu'inévitablement on s'attache et qu'on aime être ensemble, qu'on aime se revoir chaque jour pour le même rendez-vous quotidien. Lui dire qu'on a le droit de se laisser aller à être heureux, que c'est tout à fait autorisé, que ça prouve même qu'on est humain, qu'on donne et qu'on reçoit à fond. C'est ainsi.
Et puis lui dire que oui, c'est vrai et on ne peut pas le nier, un jour il faut partir, se quitter, fermer la porte derrière soi et que ça fait mal. Un jour, malgré les bons moments passés, la page se tourne, c'est la fin, il faut l'admettre. On pleure, bien sûr, pourquoi se retenir ? Est-ce une honte ? Pourquoi se cacher ? Il faut pleurer, : comme on met de l'huile sur les gonds de la porte qui grince, on met des larmes sur ceux de la porte qu'on referme.
Ensuite, c'est une autre histoire qui commence, une autre aventure. Lui avouer la fierté qu'on ressent à l'avoir vue accomplir cette mission avec brio, le bonheur que c'est de la voir changer, mûrir et grandir. Lui insuffler l'espoir des commencements, l'exaltation de l'aube, quand, juste à la fin du cycle nocturne, on sait que le soleil va se lever en ignorant encore de quelle teinte il va peindre le ciel.
Enfin, sans lui mentir sur la dureté des rites de passage dans la vie, lui dire "prends ces moments en photo, prends-en plein, les plus nettes, les plus belles possible. Fais de tes clichés des oeuvres d'art. Range-les dans un tiroir. Et ne les regarde plus jamais."
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