La visite des hauts lieux du Berry dans le froid, ça va devenir un concept dont nous allons déposer le brevet. Après la brume glaciale de Noirlac, nous poursuivons notre périple le long de la route Jacques Coeur. Aujourd'hui, la visite d'Ainay le Vieil dans la tempête. Pour changer...
Nous commençons par nous diriger vers les jardins. On entend le vent qui souffle dans les arbres, ça fait frémir. Dans les chartreuses, les bourgeons pointent le bout de leur nez et promettent une magnifique floraison dans quelques semaines. Nous reviendrons donc pour admirer la roseraie, de préférence, un jour de grand soleil, et chercher comme une aiguille dans une botte de foin la fameuse rose verte au milieu des feuillages.
Le guide nous attend sur ce qui était le monumental pont-levis. Ainay-le Vieil, qu'on surnomme le petit Carcassonne, dresse ses murailles défensives, dans lesquelles nous avons la chance de pénétrer. Il y fait un froid polaire. Nous voici au-dessus de l’assommoir, là où les gardes passaient des heures oisives en attendant de pouvoir contrer l'assaillant à grands renforts de pierres, de braises... et d'excréments. D'où l'expression "être emmerdé"... Les gardes n'étaient pas souvent sollicités, Ainay le Vieil n'ayant été attaqué que quatre fois au cours de toute son histoire. Le chemin de ronde est aujourd'hui fréquenté par les touristes, qui peuvent profiter de la vue panoramique sur les jardins... et refaire leur brushing au passage.
A l'autre extrémité des remparts, nous visitons maintenant la partie XVIIème du château, bâtie avec les pierres de l'ancien donjon qui trônait au centre de la cour, et dont il ne reste aucune trace, sinon celle du précieux puits. Dans la pièce où nous sommes, c'est la petite histoire de cette famille, qui possède le château depuis 1467, qui entre en résonance avec la grande Histoire. Dans les vitrines de la chambre du roi, où ont séjourné Louis XII et Anne de Bretagne, on peut voir les derniers souvenirs personnels de Marie Antoinette, ainsi qu'une armure napoléonienne et des pistolets donnés par l'empereur lui-même à Colbert. De grands noms qui ont marqué la France, une famille dont l'arbre généalogique (sur le blason duquel on devine que ses hommes ont participé à cinq Croisades) et l'épaisseur du cadastre de l'époque démontrent la puissance. Une loggia à l'italienne qui marque les prémices de la Renaissance, une tour (malheureusement en travaux en ce moment)qui rappelle celle de Blois ou de Meillant, voici le lieu de vie que la famille d'Aligny partage avec les visiteurs d'un jour.
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