Grégoire Delacourt, La liste de mes envies, 2011.
Il est curieux d'avoir commencé par la fin, en lisant d'abord La première chose qu'on regarde, et de revenir ensuite sur La liste de mes envies, ce roman dont tout le monde parle. Il est aussi toujours risqué de se lancer dans la lecture d'un texte qui a été encensé. Peur d'être déçu, peur de trouver ça plat.
Dans ce cas précis, dès la première phrase, j'ai été séduite, emportée, comme la fois précédente. Mais, cette fois, j'ai décelé en plus une note tragique que je n'avais pas autant perçue dans le dernier roman de Delacourt. Une vision de la vie par les détails du quotidien, par tout ce qui la rend banale et insignifiante et la tragédie de ne pas voir dans cette routine sans relief l'écrin du bonheur. S'ensuivent alors des errances psychologiques qui tendent à chercher ailleurs, dans la richesse, la beauté, les possessions matérielles ce qu'on s'obstine à ne pas trouver dans ce qu'on a déjà.
Je détaille. Dans La liste de mes envies, Jocelyne, la quarantaine banale et rondouillarde, tient une mercerie et anime un blog sur le tricot qui ne marche pas si mal. Elle est mariée avec Jocelyn et ensemble ils ont deux grands enfants qui vivent maintenant leur vie. L'existence de Jocelyne est pâle, ponctuée de drames et de rêves rangés dans des tiroirs. Et puis, un jour, elle gagne au Loto. Le gros lot. Et, comme dans La première chose qu'on regarde, c'est l'élément perturbateur qui va mener les personnages vers des retranchements qu'ils ne soupçonnaient pas, vers des réflexions profondes sur leurs insatisfactions et leurs frustrations. Alors, ils vont caresser du doigt leurs rêves, avant, comme toujours, de les voir s'écrabouiller contre le miroir.
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