mardi 9 avril 2013

La fille de l'hiver

Eowyn Ivey, La fille de l'hiver, 2012.
Cette histoire est bouleversante. En la commençant, je ne m'attendais pas à être subjuguée à ce point par le décor, les personnages, le merveilleux de ces contrées sauvages de l'Alaska. Je m'attendais à un conte, mais pas à une sublimation du paysage, à la description détaillée d'une nature omniprésente et fascinante dans laquelle se tisse l'histoire. Car il y a les forêts enfouies sous la neige et enveloppées de silence cotonneux, et il y a ce couple, Mabel et Jack, venus dans cette région hostile pour se retrouver, redémarrer une nouvelle vie et tenter de survivre au drame qui les lie, celui de la perte d'un nouveau-né. Peu à peu, d'étrangers qui ne connaissent pas les codes de l'espace naturel dans lequel ils évoluent, ils deviennent deux âmes, deux corps, deux espoirs chevillés à cette vie qui recommence à chaque hiver. Car, contrairement aux idées traditionnelles selon lesquelles le printemps apporte le renouveau, ici, ce sont les premières chutes de neige qui annoncent l'entrée dans la magie de cette saison aux promesses insensées. Et, parmi ces promesses, celle d'un enfant, d'une petite fille de neige que Mabel et Jack sculptent de leurs mains usées et qui, soudain, se matérialise, prend vie en la personne d'une enfant aux yeux de glace et aux cheveux d'or. Est-elle réelle ? Est-ce une nymphe, un ange, un mauvais tour joué par cette fièvre noire qui rend les gens fous ? La suite de l'histoire en elle-même est un enchantement, un émerveillement, celui de l'auteur à travers les yeux duquel on observe, on s'imprègne de cette nature époustouflante. Autour de cette petite fille de neige et de ses apparitions et disparitions, se nouent toutes les angoisses, les craintes, les peurs, les espoirs, les illusions, les joies intenses, les peines immenses, toutes les morsures universelles qui façonnent les âmes des hommes. 

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