C'est comme s'il était là depuis toujours, le blockhaus. On passait devant tous les jours d'été pour aller à la plage. Il faisait partie des meubles. Jamais on n'aurait soupçonné qu'autant de choses se cachaient sous ce gros bloc de ciment. Et puis, un jour, un passionné d'histoire s'est mis en tête de le réhabiliter et d'en faire un musée. Les informations collectées sont énormes et précieuses : documents personnels, archives, documents audiovisuels inédits, uniformes d'époque et objets personnels. Les vitrines sont remplies de témoignages tangibles de ce qu'a été la deuxième guerre mondiale aux Sables d'Olonne. De part sa situation sur la façade Atlantique, la ville a été un point stratégique, tant pour les Allemands qui y avaient construit une ligne de défense presque sans failles - blockhaus le long de la côte, plage recouverte de mines - que pour les Alliés qui cherchèrent à y débarquer. La population civile, de son côté, s'est beaucoup investie dans la résistance. Comme partout ailleurs, des résistants et des Juifs ont été déportés. De nombreux vendéens ont été réquisitionnés pour le travail obligatoire en Allemagne. Quant aux réfugiés des autres régions, ils sont venus en masse trouver un ciel plus clément aux Sables d'Olonne. Le site que nous visitons se situe en centre-ville, en retrait de l'océan et était en réalité le blockhaus hôpital des nazis. Infirmerie, salle d'opération, cellule des dirigeants, tout les "pièces" sont accessibles et ont été reconstituées à l'identique grâce à des documents. Tout ce réalisme provoque une série de sentiments mélangés : curiosité, intérêt, mais aussi inquiétude, tristesse, prise de conscience aigüe de cet horrible conflit qui a déchiré le monde. En sortant, on se dit d'une part que, définitivement, la guerre est horrible et que, d'autre part c'est très bien que des passionnés fassent vivre la mémoire. Parce que, tant qu'on se souvient, on est vigilant, on est en résistance et on vénère la paix.
Un musée que l'on vous recommande vivement.
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