Vous la voyez, là, la petite flamme inextinguible de la passion ? Allumée chez Patrick Barois au lendemain de son adolescence sur les pentes d'un volcan italien, elle a bien failli s'éteindre en Indonésie en 2014. En témoigne l'expérience de Maurice et Katia Krafft qui, en 1991 au Japon, ont payé de leur vie leur folle passion pour les montagnes en colère, être volcanologue, professionnel ou amateur, comporte des risques importants. Que l'on soit bardé de diplômes ou simple amoureux de la lave, les roches en fusion ont de quoi refroidir plus d'un aventurier. Seulement voilà, la poursuite de l'éruption à travers le monde ronge ces gens-là de l'intérieur. Une véritable obsession. De là, comme Patrick Barois, à sauter dans le premier avion au sortir du bureau pour aller observer de près le moindre soubresaut terrestre, pour reprendre le fil de sa vie dès le lundi matin suivant, comme si de rien n'était, le nez encore grisé de cendres et les yeux éblouis par tant de feu craché des entrailles de la terre. Depuis le début de son histoire d'amour, l'auteur a parcouru le globe et a usé ses semelles, parfois même il les a brûlées, sur les flancs de tous les volcans du monde, pour ensuite raconter ses expériences infernales dans des livres et des conférences. Plutôt destiné aux passionnés de sa trempe en ce qu'il est surtout une succession de descriptions auxquelles les illustrations visuelles manquent parfois cruellement pour se faire une idée de ce qui se joue sous les yeux de son narrateur, ce livre ressemble à s'y méprendre à celui d'un montagnard, le feu en plus. Ascensions, falaises, ravins, bivouacs, le tout agrémenté, en plus de la difficulté physique que présuppose ce genre d'expéditions, par des coulées de lave, des explosions et des nuages de cendres. Côtoyer le danger comme exaltation suprême. Ce récit m'aurait d'autant plus passionnée si, au lieu de se cantonner à la nature et à ses expressions les plus terrifiantes, il s'était également intéressé aux populations qui vivent sur les pentes des volcans. A quelques reprises, on nous en parle, mais encore trop peu à mon goût. Un excellent dépaysement cependant, qui a le mérite de réchauffer en ce début de période hivernale !
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