Sortis du marasme de Noailles, nous voici donc sur le Vieux Port. La grande roue s'active paresseusement, tandis que les centaines de bateaux font trempette. Les marseillais flânent sur leur vieux port tout neuf, repensé pour le bonheur des piétons. Comme dans la plupart des centres-villes des grands métropoles, les voitures ne sont plus les bienvenues dans le périmètre. L'heure est à la balade, au calme et aux esplanades sans moteurs. La pêche a laissé place à la plaisance et les véhicules filent à toute allure sous le niveau de la mer, relégués dans le tunnel creusé à cet effet. Aujourd'hui, débarrassé des gaz d'échappement et de l'odeur d'écailles fraîches, le quartier oscille entre l'ambiance éclectique des Ramblas barcelonaises et l'élégance d'un remblai des Sables d'Olonne à qui ont aurait offert le soleil mais qu'on aurait privé de la plage. Des groupes de musique se succèdent le long du quai. Les promeneurs et les touristes s'arrêtent, prennent des photos, tapent nonchalamment du pied en rythme. Les terrasses des cafés sont pleines, les restaurants font leur beurre. Il flotte une ambiance joyeuse et détendue qui a le don de vous séduire dès le premier instant.
Au bout du quai, se dresse le fort Saint Jean, dont chaque ouverture dans la muraille est occupée par des amoureux ou des lecteurs en recherche d'abri pour feuilleter leur roman préféré. Il a beau faire un temps splendide, le vent est omniprésent. Certains, à l'abri de la brise fraîche de février, font bronzette sur un banc de pierre. De l'autre côté du fort, une passerelle mène jusqu'au cube noir du MUCEM. Au pied de la mantille de béton de la façade, les vélos et les patinettes sont de sortie. L'esplanade semble être le rendez-vous du dimanche. Dans une ville où le soleil brille une bonne partie de l'année, comment ne pas être tenté de se précipiter dehors à la moindre minute de temps libre ? Comment ne pas avoir envie de s'envelopper de bleu, de se gaver de vitamines D ? Au bout d'un certain temps, - mais le temps a-t-il encore une prise sur nous ? -, on se prend à rêver de ne jamais rentrer, on aspire à un éternel printemps et on bénit Marseille de nous accueillir pour quelques jours encore...
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