Depuis le temps que je vadrouille dans la région, il manquait une visite à ma panoplie touristique : les Gorges de la Diosaz, à Servoz. Avant, il fallait randonner, randonner à tout prix et les petites balades ne suffisaient pas. Les Gorges, c'était bon pour quand on était tout petits, quand les petites jambes n'auraient pas assumé les 1000 mètres de dénivelée. Très vite, les chaussures pointure 25-30 ont suivi les traces des crampons d'adultes et les visites touristiques peu physiques ont été exclues du programme des vacances. Les sommets, toujours les sommets. Aujourd'hui, cette éducation de la grimpe déteint encore sur mes attitudes et mes sensations : il fait beau, il faut marcher, monter, bouger, ça démange dans les orteils, ça fourmille dans les jambes. S'il ne fait pas beau, c'est la catastrophe. Et puis, parfois, on est amené à revoir ses perceptions...
...et on se rend enfin aux Gorges de la Diosaz !
La balade dure 1h30 et ne coûte pas énormément cher, compte tenu de tout le travail d'aménagement et d'entretien du sentier nécessaire au bon fonctionnement du site. Des panneaux vous expliquent tout du long ce que vous voyez, la faune et la flore, les minéraux dissimulés dans les rochers et l'histoire de la création de ce parc incroyable. Les passerelles et les ponts ont parfois changé de place, se sont déplacés de quelques mètres parce que la montagne bougeait ou que le débit de l'eau changeait. Sécuriser, réaménager, reconstruire et accueillir à nouveau. Cet été, par exemple, les derniers mètres du parcours étaient fermés pour cause de réparation. Ce qui n'empêchait absolument pas d'admirer la dernière grande cascade, clou du spectacle.
Le seul bémol, c'est la foule. L'affluence est telle que j'avoue avoir songé depuis plusieurs années à cette visite sans jamais la concrétiser, trop affolée par le parking bondé et un trop grand nombre de visiteurs qui rendraient la visite désagréable. Il faut absolument y aller dès l'ouverture, Et encore, si on a la possibilité de faire l'aller quasiment seul, de là à se sentir privilégié, il n'en va pas de même pour le retour, où on commence déjà à croiser des dizaines de personnes qui montent en file indienne. Le sentier est étroit. On se croise, certes, mais ce n'est pas forcément évident. Tout le contraire d'une randonnée sur des versants déserts. Surtout, ne pas noircir le tableau, les Gorges de la Diosaz offrent un parcours merveilleux autour de l'eau, de ses reflets turquoise, de ses bouillonnements et ses arcs-en-ciel qui se dessinent sur les millions de gouttelettes qui ruissellent sur les parois.
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