Ni
mer, ni montagne, hors sujet. Mais inévitable, cet article sur un
film dont j’avais entendu parler depuis longtemps mais que je ne
m’étais jamais trouvée à regarder. "Cry freedom", une plongée
dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, des années 70 avec le
récit de la rencontre entre Steve Biko, défenseur des libertés des
noirs et Donald Woods, un journaliste soucieux de faire changer les choses.
L’engagement de l’un, la curiosité de l’autre. Une relation
qui se transforme en respect mutuel et en amitié complètement
taboue à l’époque, dangereuse pour l’un comme pour l’autre, à
une époque où le racisme d’état fait rage et où la police est
le plus fidèle agent d’un gouvernement terroriste et assoiffé de
vengeance contre ces noirs qui crient justice. Ayant été une grande
fan de Johnny Clegg dès mes dix ans, je connaissais bien sûr le nom
de Steve Biko et l’horreur de cette histoire. En voyant les
premières images du film, j’ai pressenti que certaines scènes
allaient être difficiles à soutenir du regard. Mais la réalité ne doit
pas faire fermer les yeux. Il faut l’affronter en face. C’est
notre histoire à tous. Très vite, la simplicité des dialogues, la
justesse avec laquelle les acteurs interprètent leurs rôles et
l’efficacité de l’écriture filmique font mouche. On reste
scotché à l’écran pendant plus de deux heures, sans jamais
cligner des yeux, fixé à cette histoire aussi cruelle que belle,
aussi personnelle qu’universelle. Un pan de l’histoire trop
souvent ignoré. Des figures emblématiques dont les discours et la
vision du monde devraient être enseignés dans les écoles. Tout le
contraire d’un appel au communautarisme. Juste la volonté farouche
de voir naître un monde nouveau.
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