Il y a toujours plusieurs façons d'aborder un lieu, selon notre humeur, le temps qu'il fait, si l'on est seul ou accompagné et selon l'heure à laquelle on s'y rend. Un après-midi dans le tranquille village d'Apremont, c'est flâner au bord de l'Allier, parcourir les allées du Parc Floral et déambuler en famille dans les rues pittoresques aux maisons fleuries.
Mais le matin, alors que le lieu est encore désert, c'est une tout autre chanson...
Pour seuls présents, une embarcation discrète qui vogue sur l'eau, quelques habitants qui taillent leurs haies et entretiennent paisiblement leur jardin... et nous. Au bord de l'Allier, un petit sentier qui nous mène entre les arbres, longe les prés où les vaches blanches paissent tranquillement, non loin d'une mare chargée de nénuphars en fleurs. Soudain, le sentier semble s'arrêter, mais nous ne reculons pas. Nous nous aventurons entre les herbes hautes et les orties géantes, slalomons entre les branches, effectuons un saut dans le sable mouillé et nous retrouvons les pieds dans l'Allier. Ni vu ni connu, dissimulés sous les feuillages et abrités par la végétation luxuriante, nous observons le courant, les centaines de petits coquillages verdâtres échoués sur ce semblant de plage. En face, c'est la nature sauvage, la mangrove, ce que vous voulez qui puisse vous faire penser à l'île déserte et à vendredi.
Nous sommes mercredi, ce n'est pas le jour pour refaire l'histoire. Il nous faut remonter. Remettre nos pieds salis dans nos chaussures mouillées. Et puis non, rester pieds nus sur l'herbe tiède, réaffronter les orties à mains nues et rentrer. Redevenir normaux. Retrouver le village et siffloter, comme si de rien n'était, comme des enfants soulagés de ne pas avoir été pris la main dans le sac.
Le bilan : une épine dans le pied, des chaussures à nettoyer et le souvenir des orties qui ne s'effacera que dans quelques jours...
L'escapade les pieds dans l'Allier valait bien quelques égratignures !
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